En visite au Tchad du 26 au 29 avril 2015, le Directeur des Opérations du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA), M. John GING, s’est rendu en début de semaine le site de Gaoui, situé à 10 km de N’Djamena. Unique site de la capitale, Gaoui accueille actuellement près de 6 000 retournés Tchadiens ayant fui la crise en République Centrafricaine (RCA).

Profitant de sa visite, John GING a pu échanger avec les retournés sur le site, qui ont exprimé leur reconnaissance à l’égard de la communauté humanitaire pour l’assistance reçue depuis plus d’un an, notamment en matière d’abris, de sécurité alimentaire, de nutrition, d’eau hygiène et assainissement, de santé de soutien psychologique, et d’éducation.

Les retournés ont également saisi l’occasion pour exposer leurs doléances. Un de leurs porte-parole a ainsi déploré la fermeture de la maternité et de la pédiatrie, le nombre limité de forages, et le mauvais état de certaines latrines. Les retournés ont aussi exprimé leur regret concernant l’arrêt de l’assistance alimentaire, et le manque d’abris pour quelques 300 personnes à la veille de la saison des pluies. Ils ont par ailleurs souligné des besoins importants en matière d’accès au cycle secondaire à l’université et à l’emploi.

Face à cette situation, John GING a exprimé toute sa solidarité aux retournés « Je suis très ému et frustré de voir la souffrance humaine sur ce site, surtout que vous avez déjà vécu des traumatismes en RCA. (…) Je voudrais exprimer mon profond respect à toutes les personnes rencontrées aujourd’hui. Je me sens humble devant votre souffrance.».

Actuellement l’avenir du site de Gaoui reste incertain. Les acteurs humanitaires encore présents sur le site sont l’ONG Action Contre la Faim (ACF), ADES, CDVT, SID (en partenariat avec UNICEF), ainsi que le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), et l’Organisation Internationale pour Les Migrations (OIM).

Au-delà des besoins immédiats, la priorité doit être donnée à l’intégration à moyen et long- terme des retournés dans la société et l’économie tchadienne. John GING s’est ainsi engagé à transmettre les préoccupations des retournés au plus haut niveau. « Ma venue aujourd’hui est une démonstration du fait que nous ne vous avons pas oublié. J’amènerai vos messages avec moi. Il y a un future d’espoir et de dignité pour vous ».

Par ailleurs, John GING a salué la capacité du Tchad à faire face à plusieurs crises humanitaires en même temps, notamment à l’insécurité alimentaire et aux mouvements de population liés à l’instabilité dans les pays voisins (Libye, RCA, Nigeria, Soudan etc.). « Nous devons faire plus qu’exprimer notre solidarité en mots, nous devons l’exprimer en termes financiers. (…) Il y a beaucoup de crises dans le monde, mais le Tchad mérite une attention particulière ».

Au cours de sa visite au Tchad, John Ging s’est également entretenu avec le Premier Ministre Tchadien ainsi qu’avec les principaux pays bailleurs de fonds et acteurs humanitaires. Il s’est aussi rendu dans la région du Lac pour y constater l’impact de la crise Nigériane, notamment les conséquences de la fermeture de la frontière sur la sécurité alimentaire, et les nombreux déplacements de populations liés aux violences du groupe armé Boko-Haram, dont 19 000 réfugiés Nigérians, 11 000 retournés Tchadiens, et 13 000 déplacés internes.