Depuis 2016, le gouvernement tchadien a suspendu l’intégration à la fonction publique. Malgré cette situation, certains diplômés continuent à  déposer officieusement leurs dossiers, espérant être intégrés.

Tout a commencé avec la crise financière qui paralyse le pays depuis plus de 2 ans. Pour contenir cette crise,  le gouvernement a pris une série de mesures parmi lesquelles la suspension de l’intégration à la fonction publique jusqu’à nouvel ordre. Cette mesure intervient au moment où le besoin d’emploi devient de plus en plus urgent pour les jeunes.

Malgré cette suspension, certains diplômés, grâce à de connaissances, arrivent à déposer officieusement leurs dossiers aux services de la fonction publique.  « J’ai utilisé mes connaissances pour faire parvenir mes dossiers à la direction des ressources humaines. J’espère que ça va continuer jusqu’au sommet », confie, un étudiant en cycle de master à l’université de N’Djamena.

« En 2017, un grand du quartier m’a proposé de déposer mes dossiers et lui communiquer la référence pour le suivi, mais à condition que Pahimi Padacké Albert soit toujours premier ministre. Maintenant qu’il n’occupe plus cette fonction, je n’ai pas d’autres pistes pour faire avancer mes papiers », révèle tristement un licencié en sciences de l’éducation.

D’autres jeunes qui n’ont pas des relations proposent à leurs amis de faire le dépôt de leurs dossiers en groupe, histoire de mettre la chance de leur côté. C’est le cas de Frederick, Barka et Ndilbé, tous trois titulaires de licence en mathématiques informatiques.

Avec le projet du gouvernement consistant à recruter 3 000 enseignants contractuels pour tenir les matières scientifiques dans les lycées, les diplômés sans emploi sont plus motivés. Ainsi l’espoir de se faire embaucher par l’Etat renaît chez les chercheurs d’emploi.