PARCOURS – Décédé le 31 décembre 2019, Joseph Djimrangar Dadnadji était un grand commis de l’Etat et homme politique.  Tchadinfos.com revient sur le parcours de celui qui se disait « homme de rigueur ».

Djimrangar Dadnadji est né le 1er janvier 1954 à Bebo-Pen dans la région du Mandoul, où il fera son cursus scolaire. L’ex premier ministre quittera sa région natale en 1970 pour Fort-Lamy (ancien nom de N’Djamena) pour s’inscrire à la section préparatoire de l’Ecole normale supérieure de l’Afrique centrale puis l’ENAM en 1973. Dad, comme aiment l’appeler ses proches, entamera des études en Droit et techniques juridiques à l’Université de N’Djamena et l’Université française Poitiers jusqu’à sa thèse option Finances publiques en 1987.

Son parcours au sein de l’administration tchadienne

À quatre ans de la guerre civile de 1979, Djimrangar Dadnadji sera intégré à la Fonction publique comme administrateur civil adjoint stagiaire. Il occupera plusieurs postes de responsabilité dans les préfectures comme le Moyen Chari, la Tandjilé avant de s’intégrer au ministère de l’Education nationale comme directeur général.

Le natif du Mandoul sera nommé ministre du Plan,  puis ministre de l’Environnement et de l’Administration du territoire. Directeur de cabinet civil puis secrétaire général de la Présidence de la République, Joseph (son nom de baptême) Djimrangar Dadnadji finira par être nommé Premier ministre en janvier 2013.  Mais son séjour à la Primature a été écourté par une motion de censure de l’Assemblée nationale. Dad démissionne le 21 novembre 2013 soit 11 mois. Après son départ à la primature, JDD s’inscrira en master en 2014  pour les études théologiques et cycle doctorale à l’Institut universitaire pour le développement de Mokolo au Cameroun. Malheureusement il n’a pas pu finir ce cycle.

Parcours politique

Joseph Djimrangar Dadnadji fut la tête de proue du régime MPS. Membre du Bureau politique national, il a été la force du Mouvement patriotique du Salut dans le Mandoul. En 2013, en désaccord avec ses camarades, celui-ci claque la porte du MPS et démissionne avec fracas qualifiant le parti de « monstre ». Il fonda la même année sa propre formation politique dénommée CAP-SUR (Cadre d’action populaire pour le sursaut et l’unité républicaine). Investi par son parti, JDD se présenta aux élections présidentielles de 2016 obtenant 5% de voix.

En dehors de l’administration, il a été enseignant dans les années 1980 à l’Ecole nationale d’administration et de la magistrature du Tchad. Joseph Djimrangar Dadnadji est aussi professeur et membre du staff de l’Université privée Emi Koussi. Dad est aussi pasteur et officiait souvent à l’assemblée chrétienne La Bonne Nouvelle de N’Djamena ainsi à l’ACT Jérusalem.

Le mardi 31 décembre 2019, le destin en a décidé autrement pour l’enfant prodige de Bebo-Pen. Joseph meurt après six jours d’hospitalisation à la Renaissance de N’Djamena de suite d’un accident vasculaire cérébral. Ce mardi 7 janvier, des obsèques nationales sont organisées en hommage à ce grand commis de l’Etat. Dad ira reposer sur sa terre natale, Bebo-Pen dans le Mandoul occidental où tout à commencer pour lui.