Un sexagénaire, accusé d’abus de confiance et placé sous mandat de dépôt en mars 2020 se retrouve en liberté. Ce dernier a décidé de contre-attaquer son accusateur pour diffamation. La justice l’a alors appréhendé et il se retrouve sous les verrous.

C’est une affaire digne d’un film hollywoodien. Dans la journée du 04 décembre, une affaire opposant M. Abdoulaye et  M. Ahmat (des noms d’emprunt) se retrouve devant le juge.

Abdoulaye accuse son ex-accusateur, Ahmat, de diffamation. Selon le récit de Abdoulaye, après instruction, son affaire est classée sans suite par un substitut du procureur.

Chose qui se révèle fausse, au vu de l’avis détenu par le juge et l’avocat de Ahmat. « Vous devez être à la maison d’arrêt. Que faites-vous dehors ? Pourquoi n’êtes-vous pas en prison comme le dit cet avis que j’ai en main?», demande le juge, surpris. Selon Abdoulaye, son affaire a été classée sans suite par le parquet.

Pas d’attestation de classement sans suite

En matière judiciaire, les traces, les preuves sont plus importantes que les paroles, dit-on. C’est le cas dans cette affaire. D’après le juge chargé du dossier, Abdoulaye a été condamné pour abus de confiance et n’a pas été libéré de la maison d’arrêt, d’après les informations du tribunal. Il est donc surpris qu’il se retrouve dehors, brandisse un document pour dire que l’affaire est classée sans suite et revienne poursuivre son ex-accusateur pour diffamation.

Le “gangsterisme” judiciaire

« La justice tchadienne va mal », déplore l’avocat de Ahmat. « Ce qui se passe dans les couloirs de notre justice est plus qu’écoeurant. Comment un Monsieur qui est censé etre sous les verrous se retrouve, comme par magie, en liberté (…) et vient porter plainte contre mon client pour diffamation ? », s’interroge-t-il.

A lire : le procureur requiert une peine de 15 jours de prison et 20 000 francs CFA d’amende contre Kemba Didah Alain

Selon le conseil de M. Ahmat, le parquet a donné un avis de poursuivre l’affaire et M. Abdoulaye devrait être déposé à la maison d’arrêt. Un avis que partage le juge.

Par conséquent, dans la salle d’audience, Abdoulaye le plaignant se retrouve finalement dans le box des accusés et est déposé à la maison d’arrêt d’Amsinéné. Pendant ce temps, une enquête sera ouverte par le juge pour savoir ce qu’est passé pour qu’Abdoulaye se retrouve en liberté. Affaire à suivre!