Au Tchad, les huissiers de justice sont en colère. Après l’assassinat d’un de leur collègue en septembre 2013, un autre huissier était poignardé le 15 mars 2014. Menacés ou agressés régulièrement, les huissiers tchadiens estiment que la situation est inacceptable et appellent les autorités à prendre leurs responsabilités.

Au mois de septembre 2013, l’huissier Khauswe-Menwa, vice-président de la Chambre des huissiers du Tchad, est assassiné en plein jour dans la capitale. Malgré l’engagement des autorités à retrouver les meurtriers, ceux-ci courent toujours.

Il y a deux semaines, c’est maître Tchenem Faustin, huissier de justice lui aussi, qui a été poignardé par un justiciable dans la banlieue de Ndjamena. Une situation que ne comprend pas maître Eldjimbaye Mbaihoudou Elysée, président de la Chambre des huissiers de justice du Tchad : « Nous voulons savoir ce qui explique un tel comportement. Est-ce le rejet de la justice au Tchad ? Pourquoi ce sont les huissiers de justice qui doivent en faire les frais ? »

Appel aux autorités

Le plus difficile dans cette situation, expliquent les huissiers tchadiens, est que ce sont souvent de hauts responsables de la République qui font obstruction à l’exécution des décisions de justice, comme l’explique maître Eldjimbaye Mbaihoudou Elysée : « Quand les gens se rebellent contre les décisions de justice, c’est qu’il y a derrière eux un député, un officier, ou un ministre même. Comment peut-on comprendre que quelqu’un qui prétend servir un Etat avec une pareille position puisse pousser les gens à se rebeller contre le même Etat ».

Les huissiers tchadiens appellent les autorités à prendre leurs responsabilités, sans quoi ça sera à eux de déposer leur charge et faire du Tchad un pays sans huissiers

Source: RFI