Surprise générale ce vendredi 5 janvier 2018, pour les automobilistes et motocyclistes du Tchad. Pendant que le Gouvernement entend engager un dialogue avec les partenaires sociaux sur les abattements des salaires, les prix du carburant flambent à la pompe. L’essence qui était de 523 Fcfa est passée à 570 Fcfa, soit une différence de 47 Fcfa. Le gasoil qui était de 568 Fcfa est monté à 590 Fcfa soit une hausse de 22 Fcfa.

Cette décision de hausse des prix du carburant à la pompe a été prise conformément à la Loi des Finances 2018, adoptée à l’intervalle de 4 heures du temps par l’Assemblée nationale le jeudi 28 décembre 2018. Officiellement, aucune explication sur l’augmentation des prix du carburant, mais beaucoup supposent que c’est une décision de plus pour juguler la crise économique qui secoue depuis quelques années le pays.

Cependant, des consommateurs surpris par cette augmentation ne semblent pas cacher leur désarroi. «Le Tchad est un pays pétrolier. On produit le pétrole dans notre pays. Chaque année, on ne fait qu’augmenter les prix. C’est vraiment désolant cette manière de faire», lance Alexis, un motocycliste, rencontré à une station au quartier Sabangali. Pour lui, même avec 1 000 Fcfa, le consommateur a droit à moins de 2 litres de carburant. «D’un côté on presse les salaires des fonctionnaires, de l’autre côté au lieu de trouver des mesures pour assouplir la situation on ne fait que rendre la vie chère » lâche, Abakar, un chauffeur de taxi, l’air très coléreux, dans une autre station-service, au quartier Diguel.

L’augmentation des prix du carburant à la pompe soulève un autre débat à N’Djaména. Beaucoup prédisent déjà une augmentation des prix des transports urbains et périurbains. C’est le cas des chauffeurs de taxis avec qui nous avons discuté. Ils disent attendre une décision de leur syndicat respectif : « nous ne pouvons pas travailler à perte. Si l’Etat augmente les prix du carburant, nous augmentons les prix du transport. Au finish, ce sont les citoyens tchadiens qui en payent les frais», tranche un conducteur de minibus sur l’avenue Maldom Bada Abbas. Si les taxis et minibus sont encore cléments pour attendre une décision de leurs syndicats, les mototaxis ont déjà augmenté les prix de transport. «Si je déposais un client à Dembé avant à 500 Fcfa, aujourd’hui il doit payer 700 Fcfa, parce que le carburant a augmenté » explique Idriss un clandoman, au marché Central de N’Djaména.

Dans tous les cas, les Tchadiens son habitués ces dernières années à des mesures drastiques tendant à juguler la crise financière et économique que traverse le Tchad. En effet, en 2017, par un arrêté conjoint des nouveaux prix de vente des produits pétroliers à la pompe ont été fixé. C’était une hausse de 50 Fcfa sur tout type de carburant.