Les magistrats tchadiens observent depuis lundi une grève sèche dans la capitale N’Djamena et sur l’ensemble du pays, a déclaré mardi Allarakété Sanengar, président du Syndicat des magistrats du Tchad (SMT).

Réunis le 10 octobre en assemblée générale dans la salle des audiences du Palais de justice de N’Djamena, le SMT et le Syndicat autonome des magistrats tchadiens (SYAMAT), l’autre organisation de la profession, ont exigé entre autres le financement et l’organisation des élections du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), le paiement de leurs primes de rendement de l’année 2016 et le remboursement des 80% de leurs indemnités qu’ils jugent illégalement amputées.

Le mandat des membres actuels du CSM, présidé par le chef de l’Etat, est en effet arrivé à terme depuis novembre 2016.

Au nombre des “16 mesures d’urgence” prises fin août 2016 par le gouvernement pour faire face à la crise financière qui frappe le pays, il y a la réduction de 80% des indemnités des responsables nommés par décret présidentiel, élargie à tous les agents de l’Etat à hauteur de 50%.

Pour les magistrats, cet acte incarne l’illégalité, l’irrespect de la hiérarchie des normes et viole le principe de la non-rétroactivité des actes administratifs. Dans les corps des magistrats, leurs indemnités prévues par l’ordonnance 007-PR-12 constituent l’essentiel des traitements. Aussi ont-ils observé de longues semaines de grève, sans succès.

De guerre lasse, les deux syndicats avaient accordé un préavis de trois jours au gouvernement pour trouver de réponses adéquates à leurs réclamations. Ce préavis est expiré vendredi dernier, “aucune autorité n’a approché les deux syndicats pour entamer des négociations”, a déploré Allarakété Sanengar.