Il se sursurre que les travailleurs n’ont pas vu d’un bon œil la correspondance du ministre d’Etat, ministre secrétaire général de la Présidence selon laquelle désormais les journées non prestées ne seront pas payées par le gouvernement.  Une situation qui est restée comme une arête.

La missive adressée par le ministre d’Etat, ministre secrétaire général de la présidence de la République  au ministre de la Fonction publique, du Travail et du Dialogue social en date du 17 février 2021 l’informant que désormais  les journées de grève ne seront plus payées fait des gorges chaudes dans le milieu des travailleurs. Ceux-ci  sont furieux et s’interrogent sur la suite de la médiation entreprise par les dignitaires religieux en vue de trouver un terrain d’entente entre les deux parties. Ce qui permettrait de conclure un pacte social qui arrangerait tout le monde.

Du côté de la plateforme syndicale revendicative, même si certains  pensent qu’ils se sont faits duper, d’autres estiment qu’il faut prendre son mal en patience  en attendant l’issue des pourparlers entamés par les dignitaires religieux. C’était grâce à leurs bons offices que la trêve de trois semaines a été obtenue. Cette suspension serait un moment propice  pour poursuivre les négociations dans un climat de sérénité  afin de parvenir à une solution définitive.

La grève générale illimitée  enclenchée le 11 janvier 2021 a impacté sérieusement les activités socio-économiques. L’administration publique a été paralysée  et l’École tchadienne déjà en putréfaction avancée  a eu pour son grade. Cette correspondance qui est diversement appréciée par les travailleurs risque de jeter de l’huile sur le feu si l’on y prend garde.  Aujourd’hui, les agents de l’Etat revendiquent les fameux frais de transport des années 2017 et 2019  et la levée du gel des effets financiers des avancements et des reclassements.

Ces  mesures drastiques prises à l’époque par le gouvernement visaient à  amortir le choc provoqué par  la crise financière liée à la chute du prix de baril  de pétrole sur le marché mondial. En son temps, les ressources pétrolières représentaient la moitié du budget de l’Etat.  Il y a quelques années, le gouvernement avait menacé les syndicats en prenant ce  genre de mesure pour  les dissuader  que désormais les journées qui ne sont pas prestées  par les travailleurs seront prises en charge par les syndicats qui  avaient initié la grève. Et qu’il ne va plus payer les gens qui n’ont pas travaillé.

Cela avait provoqué une levée de boucliers chez les centrales syndicales. Il a fallu moult tractations pour que les deux parties arrivent à trouver une solution adéquate parce que les syndicats avaient brandi les conventions et traités internationaux qui liaient le Tchad avec le BIT (Bureau International du Travail) basé à Genève en Suisse. La plateforme syndicale revendicative est soumise à une forte pression de sa base au moment où nous écrivons ces lignes mais elle a  calmé les ardeurs de ses militants  et en appelle à la sagesse du maréchal du Tchad qui est le garant de l’accord conclu le 09 janvier 2020. Les jours à venir nous éclaireront davantage.

En tout cas, la grève n’a jamais résolu un problème. Alors, il serait de bon aloi que les deux parties s’entendent et que les activités qui viennent à peine de démarrer puissent continuer leur petit bonhomme de chemin.