SOCIÉTÉ – Un troisième heurt entre les élèves du lycée technique commercial et leur voisin du lycée Félix Eboué a eu ce mercredi 11 décembre. Voici comment les choses se sont déroulées.

Lycée Félix Eboué. Il est 10 heures du matin. En classe, les cours se déroulent tranquillement. Dans la cour, les tensions sont papables. Les surveillants, les proviseurs et même les enseignants patrouillent entre les quatre coins de l’établissement. La peur d’un possible heurt entre les élèves du lycée et ceux du Technique commercial est perceptible sur les visages des responsables de l’établissement. À moindre bruit ou un éclat de rire d’un élève, les yeux s’orientent rapidement vers la direction.  

Subitement, un lycéen fait vrombir le moteur de sa moto. L’interception est immédiate. « Coupe le moteur », ordonne un surveillant armé d’un gourdin. Ce dernier obtempère. Les portes sont hermétiquement fermées. L’entrée principale, faisant face au lycée technique commercial est sous haute sécurité. L’attroupement des élèves est restreint. 

À 10 heures 37 minutes, les mesures de sécurité instaurées ce matin commencent à montrer ses limites. Les lycéens bravent l’interdiction. Ils escaladent les murs en face de leur voisin. On tente de les empêcher mais en vain. Ceux, dissuadés par les intimidations du proviseur, se dispersent petit à petit.

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« Ils ont pris la fuite », lance une voix sur le mur de manière triomphale. « On s’est vengé. Hier, ils ont humilié l’un des nôtres. Aujourd’hui, on leur a rendu la monnaie de leur pièce », dit un autre élève du lycée Félix Eboué. Les surveillants se lancent dans une opération d’identification de ceux qui ont attaqué leurs condisciples du lycée Technique commercial. Au bord de la fontaine, ces derniers nettoient les indices les inculpant. L’action identification est sans succès.

Un coup de sifflet retentit de nulle part. Des élèves prennent d’assaut la porte principale. Le proviseur et autres temporisent la situation. Elle ne tarde pas à les échapper. Des lycéens se grouillent sur le mur. Ils commencent à lancer des cailloux. L’adversaire en face riposte. Dans un ping-pong de jeu de cailloux, les usagers sur l’avenue Mobutu rebroussent chemin. 

Aussitôt, la Police intervient. Les premiers tirs des gaz lacrymogènes n’ont rien pu faire à la résistance des élèves. La seconde intervention est musclée. Elle parvient à arriver à bout des manifestants.  

Finalement, vu la situation qui s’est dégradée, notre rencontre avec l’un des proviseurs du lycée Félix Eboué pour avoir des éclaircissements sur ces affrontements qui ont commencé depuis le lundi a été avortée.