Lors de la pose de la première pierre de construction du nouveau stade de N’Djamena ce 8 août, le président Idriss Déby Itno a donné ses impressions sur le sport au Tchad. Tchadinfos.com vous propose ici l’intégralité de sa déclaration.

Les impressions sont des impressions de joie, de satisfaction et de l’aboutissement des processus que nous avions entrepris il y a quelques années avec la République populaire de Chine pour la construction de ce stade. Je voudrai avant tout propos remercier sincèrement en mon nom, au nom du Gouvernement et au nom du peuple tchadien le président de la République populaire de Chine Xi Ji Ping.

Le moment est venu pour la jeunesse non seulement d’avoir cette infrastructure ou d’autres mais la possibilité que le tricolore national puisse un jour flotter. Je suis à peu près certain qu’en matière de sport les Tchadiens sont un peu déçus. Je dirai que je suis aussi déçu n’eut été le dernier effort qui a été fait par l’équipe de basketball à qui je rends un grand hommage et leur demande de faire encore davantage.

La référence, ce sont nos anciens qui ont fait flotter le tricolore sur le plan régional et international. Aujourd’hui qu’est ce qui fait qu’à chaque fois au premier match les Tchadiens sont boutés hors de stade et le drapeau tricolore trainé au sol ? Ce n’est pas du tout normal parce que le pays a vraiment investi dans le sport avec les ressources du contribuable et on entend par-ci, par-là le comportement de ceux qui sont en charge de sport tchadien, sport de masse comme le volleyball. Même le sport individuel a disparu aujourd’hui. La course par laquelle nous étions des champions de l’Afrique, nous sommes devenus invisibles sur le plan régional que sur le plan international aujourd’hui. Alors est-ce qu’on peut dire que c’est la jeunesse qui a démissionné ou c’est les dirigeants qui ont démissionné ? Ceci est inacceptable et c’est l’occasion pour moi de dire qu’on a vraiment connu assez d’échecs donc il faut changer. J’ai appris une histoire : une équipe tchadienne Sao était partie pour un match ailleurs dans un pays africain a passé la nuit dans la rue au moment où les responsables de sport s’amusaient dans les chambres d’hôtel et autres. Dans ces conditions comment peut-on espérer que la jeunesse puisse faire flotter le tricolore sur le plan régional et international ? Donc il y a le partage de responsabilité dans ce cas et nous allons nous y mettre avec tous les membres du Gouvernement et surtout les ministères concernés pour que les choses changent.

Les dirigeants actuels sont les gens qui ont plus de deux décennies, deux décennies d’aucun effort mais deux décennies de gaspillage. Cela me semble être anormal. Il faut changer les choses à la base et il appartient aux ministres de changer les choses à la base et un nouveau souffle doit être donné au sport d’une manière générale dans notre pays.

On ne choisit pas les meilleurs mais on choisit les cousins, les frères pour les envoyer compétir. Et là peut-on penser à une victoire ? Non pas du tout. Ceux qui ont la charge de faire ce choix n’ont jamais pensé à une victoire pour le compte de la République du Tchad, du peuple tchadien mais ils ont joué un jeu fataliste qui consiste à dire : moi je prends tout en moi. Ils dorment bien, ils mangent bien, ils se nourrissent bien contrairement à nos chers sportifs qui mangent mal, qui dorment mal, et on veut que ceux-là gagnent. Beaucoup de choses se passent dans ce secteur là mais nous en savons davantage. Nous allons prendre le taureau par les cornes. Il faut que la jeunesse aussi se mette à l’œuvre et fasse ses preuves pour le compte de ce pays, le pays de Toumaï.

Au niveau du journalisme aussi, il faut une formation en matière de sport pour l’animation. Ça aussi je pense qu’il en manque. Il fut un moment où il avait deux journalistes qui s’occupaient de cela mais ceux-là ont disparu, aujourd’hui on ne les voit pas. Dans ce domaine-là il n’y a pas beaucoup d’efforts pour que le journaliste puisse animer le sport dans notre pays.

Voilà je pense que c’est partagé, il faudra qu’on s’y mette à l’œuvre. Construire un stade c’est bon et faire flotter le tricolore c’est encore meilleur.’’