L’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) accable le président de la République Idriss Déby Itno et la Commission électorale nationale indépendante (Céni) de sabotage du processus électoral en cours.

Le communiqué fait suite à l’audience qu’a accordée le président de la République Idriss Déby Itno aux membres du Cadre national de dialogue politique (CNDP) et la Commission électorale nationale indépendante (Céni).

L’Union nationale pour la démocratie et le renouveau se dit surprise par de nouvelles directives et injonctions qu’a données le président de la République concernant le processus électoral en cours. A ce propos, l’UNDR rappelle fermement ce qui suit :

  1. Le mandat en cours de l’Assemblée nationale qui a débordé de cinq ans est totalement anachronique et le gouvernement tchadien en est le seul responsable. Celui-ci ne saurait donc subitement s’en rendre compte et agir dans la précipitation pour créer un désordre qui serait préjudiciable à la tenue de bonnes élections.
  2. Le président de la République doit cesser de s’immiscer dans les affaires de la Céni et la rencontre d’hier est illégale, car l’administration électorale tchadienne est libre et indépendante et ne saurait être sous la coupe de quelque autre institution que ce soit.
  3. Dans sa configuration actuelle, la Céni est illégale car elle comprend des personnalités issues de partis politiques non éligibles. Il est donc opportun de mettre fin à cette irrégularité pour donner à la Céni toute la légalité dont elle a besoin pour agir aisément.
  4. Le délai de quatre mois pour convoquer par décret le corps électoral n’a absolument aucune incidence sur le calendrier électoral. C’est une option politique a minima pour permettre aux compétiteurs de se préparer aisément. Il convient d’ailleurs de rappeler que le délai initial était de six mois et que si remise en cause il y a, il faut donc y revenir. Il faut d’ailleurs souligner qu’il y a des pays africains qui viennent d’annoncer la tenue des élections en novembre 2020, soit quinze mois d’avance, sans altérer le processus.
  5. Sous prétexte de satisfaire les partis politiques, le président Déby impose de nouveau de rectifier la loi électorale adoptée en juin 2019. En fait, après calcul et réflexion, le MPS n’est plus sûr du scrutin majoritaire à deux tours et préfère revenir à la situation antérieure. C’est la preuve d’une gestion erratique et approximative d’un pouvoir aux abois.
  6. L’état d’urgence décrété par le gouvernement aura forcément des incidences négatives sur la préparation des élections, puisque les réunions publiques sont interdites sur l’ensemble du territoire. Cette situation d’exception va donc pénaliser les partis politiques qui n’auront pas la latitude de se mouvoir librement et dans la sécurité pour sillonner le pays et préparer sereinement les élections. Dans ces conditions, comment organiser des élections libres sous un régime d’état d’urgence ?

De ce qui précède, l’UNDR trouve que le président Idriss Déby Itno est de plus en plus dans une logique dictatoriale de pouvoir personnel. Il viole d’avantage les lois qu’il a lui-même promulguées, ce qui est un scandale dans un pays dit démocratique, souligne le communiqué.

En toute logique, la CENI et le CNDP n’ont plus de raison d’être et doivent s’effacer pour laisser la place à la seule volonté présidentielle sans consensus politique. Le président Déby et le MPS devraient donc s’assumer au lieu de maintenir des institutions aux ordres du pouvoir, conclut le document.