N’DJAMENA, 18 avril (Xinhua) — Le président tchadien Idriss Itno Deby a déclaré que les effectifs de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC), présente en Centrafrique avec un contingent d’environ 500 éléments, ne sont pas suffisants pour assurer la sécurité de ce pays, lors de la cérémonie d’ouverture du sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) jeudi à N’Djaména au Tchad.

“La Répbulique centrafricaine est comme une plaie au coeur de l’Afrique centrale. Malgré tous les remèdes préscrites au fur de la crise que ce pays a connue, la plaie ne guérit pas en apparence. Il faut nous mobiliser, très sérieusement, pour mettre fin définitivement, je l’espère, à cette situation d’insécurité,” a annoncé le président en exercise de la CEEAC.

La CEEAC, composée de l’Angola, du Burundi, du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la RCA, de la République démocratique du Congo, de Sao Tomé & Principe et du Tchad, déploie depuis une dizaine d’années une force de maintien de la paix en RCA.

Les effectifs de cette force s’élevaient à un demi-millier d’hommes pendant le conflit entre la coalition Séléka et le régime du président déchu François Bozizé. Une ligne rouge formée par elle à Damara, ville centrafricain distante de quelque 90 km de Bangui, avait permis de stopper l’offensive des ex-rebelles jusqu’à leur assaut final du 24 mars contre la capitale.

Depuis, l’insécurité persiste à Bangui et d’autres villes centrafricaines. Pillages, tueries et affrontements sanglants, autant d’actes de violence parfois attribués aux éléments de la Séléka elle-même, se poursuivent dans ce pays pauvre d’Afrique centrale sans que le nouveau pouvoir soit à mesure d’y mettre un terme.

Des heurts sanglants depuis samedi dernier à Boy Rabe, une agglomération qualifiée de fief de milices proches de l’ex-régime, entre ces groupes armés et des patrouilles de l’ex-alliance rebelle de la Séléka, ont causé des dizaines de morts.

Pour Deby, toutes les préscritptions annoncées lors du dernier sommet de la CEEAC, tenu le 3 avril dernier à N’Djamena, ont été acceptées par les Centrafricains. Le sommet en cours ce jeudi devra chercher des “solutions immédiatement réalisables” pour résoudre surtout les promblèmes d’insécurité.

La délégation officielle de Bangui est composée du Premier ministre Nicolas Tiangaye et du président du Conseil national de transition (CNT) Alexandre Nguendet. Michel Djotodia, le président autoproclamé avant d’être élu par le CNT, est absent.

Les présidents congolais Denis Sassou Nguesso et gabonais Ali Bongo sont présents au sommet. Le Cameroun s’est fait représenté par son vice-Premier ministre, Amadou Ali.

Sont également présents à la rencontre, le président sud-africain Jacob Zuma et son homologue béninois Yayi Boni. L’Afrique du sud et le Benin ne sont pas membres de la CEEAC.