Le ministre des Postes, des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, Dr Idriss Saleh Bachar, veut créer une économie numérique au Tchad en doublant la part des TIC dans l’économie nationale. Pour y arriver, il mise sur la restructuration du secteur, l’opérationnalisation de la fibre optique et bien d’autres importants projets.

A 34 ans, Dr Idriss Saleh Bachar connait parfaitement le secteur des télécoms au Tchad. Il y a dix ans, il débutait au sein de l’Office tchadien de régulation des télécommunications (OTRT) ès-qualité de directeur de contrôle des opérateurs. Un an après, il fut nommé directeur général de l’OTRT qui deviendra ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). A ce titre, il copréside la commission chargée de la refonte des textes législatifs sur le secteur (projets de loi sur les communications électroniques, la régulation des télécoms et de la poste, la cybercriminalité et la protection des données), coordonne le comité technique chargé d’organiser le Salon international des TIC (SITIC) en 2013, ainsi que le comité technique chargé d’octroi des licences 3G et 4G aux opérateurs de téléphonie mobile.

Après sept ans à la tête de l’Autorité de régulation, Dr Idriss Saleh Bachar est nommé directeur général de l’Ecole nationale supérieure des technologies de l’information et de la communication (ENASTIC). Puis ministre des Postes et NTIC le 21 janvier 2019. C’est la consécration pour ce titulaire de deux doctorats en télécommunications et en sciences et ingénierie pour l’information obtenus à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et à l’université de Limoges.

Depuis sa nomination à la tête du ministère des Postes et des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (MPNTIC), Dr Idriss Saleh Bachar se distingue par des idées novatrices. La dernière en date, l’organisation du premier « Forum Tchad Numérique », du 11 au 13 juillet 2019. Ce forum a permis d’établir un diagnostic exhaustif du rôle et de la contribution de ce performant outil de développement (depuis la restructuration qu’a connu le secteur des postes et des télécommunications en 1998) et de faire des projections pour une meilleure optimisation de son utilisation, par l’élaboration d’une bonne stratégie de développement des TIC et de l’économie numérique pour les dix prochaines années.

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Fibre optique N’Djaména-Adré

En marge des travaux du forum, a été inaugurée la nouvelle ligne à fibre optique N’Djaména-Adré, construite sur 1 204 km, et financée à plus de 25 milliards de francs CFA par l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep).

En 2011, le Tchad ne disposait d’aucun kilomètre d’infrastructure de transmission à fibre optique. Avec le Projet Komé, un réseau de transmission de 930 kilomètres a été réalisé, reliant douze villes et interconnectant le Tchad à l’international via l’océan Atlantique.

La réalisation du segment de fibre optique N’Djaména-Adré, qui fait suite à celle du segment Mberé-N’Djaména inauguré le 16 mars 2012, est d’une très grande importance à bien d’égards.

« Après l’unique connexion, via le Cameroun, au câble sous-marin SAT 3 situé sous l’Océan Atlantique, cette deuxième liaison vient consacrer une option stratégique de désenclavement numérique de notre pays en ce sens qu’elle le relie désormais, via le Soudan, à d’autres câbles sous-marins (easy, flag et bien d’autres) situés sous la côte orientale de notre continent », explique Dr Idriss Saleh Bachar.

La nouvelle liaison dessert aussi les treize nouvelles villes : Djarmaya, Massaguet, Moito, Bokoro, Bitkine, Mongo, Mangalmé, Oumhadjer, Abéché, Farchana et Adré. Une partie métro est déployée à l’intérieur de chaque ville traversée à raison de 5 km pour les grandes villes et 2 km pour les petites villes et 250 km pour la ville de NDjaména. Treize sites ont été construits, alimentés par un système hybride (panneaux solaires et groupes électrogènes).

Ces différentes villes interconnectées pourront ainsi tirer le grand bénéfice des opportunités qu’offre l’Internet à haut débit, ainsi que les services connexes et non de moindre à savoir la télémédecine, l’enseignement à distance et E-gouvernement. « A travers l’usage qui en sera fait, la fibre optique contribuera à la croissance de notre pays et la présente cérémonie d’inauguration marque une étape importante en ce sens qu’elle constitue le point de départ officiel de sa phase d’exploitation commerciale », se réjouit le ministre des PNTIC.

« Ville Intelligente »

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En clôturant le « Forum Tchad Numérique », le président de la République, Idriss Déby Itno, a rappelé que les TIC sont un puissant vecteur de croissance au regard de leurs multiples incidences positives sur les différents secteurs économiques, sociaux et culturels, et doivent être véritablement au service de la population. Il a promis de s’employer personnellement à ce que l’action publique dans ce domaine soit amplifiée et que tous les obstacles qui freinent l’évolution des TIC soient levés. Il a annoncé la création, en 2020, d’un technopark ou zone franche de télécommunications dédiées aux jeunes startupers qui méritent un accompagnement massif des pouvoirs publics. « Je m’engage également à veiller, dans le cadre du projet « Ville Intelligente », à la mise en place des points de connexion internet gratuite à travers nos villes et nos universités, à l’intention des jeunes, ainsi que d’autres couches de la société de la population », a-t-il insisté.

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Le président de la République a exhorté les opérateurs et l’État à conjuguer leurs efforts, afin d’accentuer davantage la baisse des tarifs de connexion internet au Tchad. « J’attends à ce que le coût de l’internet au Tchad soit le moins élevé de la sous-région. Cela est possible et cela doit être fait, tout en veillant à l’amélioration de la qualité des services fournis aux usagers Pour ce faire, la tarification des communications électroniques doit être véritablement orientée vers les coûts réels et que la politique fiscale soit calibrée à ces objectifs », a-t-il martelé.

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Les investissements dans le secteur prometteur seront poursuivis, avec en perspective la connexion prochaine en fibre optique du Tchad avec le Niger et le Nigeria, ainsi que l’interconnexion progressive des provinces.

« Si ces acquis sont énormes et considérables, les défis demeurent plus que pressants. Nous devons non seulement préserver les acquis mais aussi et surtout faire un bond, un grand bond dans l’avenir », déclare le ministre des PNTIC.

Objectif : plus de 10 000 km de fibre optique!

Le maillage du territoire national avec la fibre optique est prévu pour s’étendre sur plus de 10.000 km et cela nécessitera la mobilisation d’importantes ressources financières. Pour relever cet ambitieux défi, le Tchad peut compter sur l’aide de ses partenaires au développement, notamment la Banque africaine de développement (BAD) et à l’Union Européenne qui ont pris l’engagement de financer, sous forme de don, le projet de la Dorsale Transsaharienne (DTS) dont l’accord de financement a déjà été signé au cours du mois de mai 2019.

« Ce projet vise à établir la connexion en fibre optique de notre pays avec celui du Niger, lequel sera lié au réseau de fibre optique du sud de l’Algérie pour permettre d’atteindre les câbles sous-marins situés sous la Méditerranée », explique Dr Idriss Saleh Bachar.

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Autre projet important : la modernisation des technologies de l’information et de la communication au Tchad, dont les deux volets essentiels concernent la modernisation et l’extension des réseaux du Groupe SOTEL Tchad et le déploiement de la fibre optique de (1200 km) sur d’autres axes prédéfinis. Il s’inscrit dans la logique de diversification des leviers de croissance dont l’ultime but est de bâtir une économie nationale forte et résiliente ; l’accord de financement a été signé le 26 juin dernier avec la République Populaire de Chine, à travers EXIMBANK.

La dynamique est lancée dans le domaine des télécoms et des TIC. Avec Dr Idriss Saleh Bachar à la manette, le Tchad va accroître à la fois le développement des infrastructures de transport et d’accès, le développement des applications et services ainsi que la création des contenus nationaux, de manière à rendre les TIC dans leurs ensembles accessibles à toute sa population. Ces trois actions combinées permettront de créer une économie numérique au Tchad afin de doubler la contribution des TIC dans l’économie nationale et de gagner 10 points dans le classement de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) à l’horizon 2021.