SANTÉ – Par une note circulaire signée le 18 septembre, la délégation sanitaire de N’Djamena a instruit toutes les structures sanitaires de suspendre les stages , jusqu’à nouvel ordre. Comment cette décision est-elle appréciée par ces stagiaires et le reste du corps médical ?

Les stages sont indispensables pour une meilleure apprehension des cours, généralement dispensés théoriquement. Mais avec cette mésure, les étudiants concernés se voient penaliser sur toute la ligne. Sans l’apport de ces stagiaires, ces structures sanitaires pourraient-elles tenir ? La plupart des hôpitaux et centres de santé de N’Djamena, font face à un manque croissant des ressources humaines. D’où l’intérêt de disposer des stagiaires pouvant combler un temps soit peu ce gap.

Essoufflée par une longue periode d’attente, Tog-né Félicité, apprend enfin ce 17 septembre, une note fixant la date de son stage. Mais son soulagement sera de courte durée. « Nous sommes très tristes parce que cette décision représente un blocus pour nous. Là, je dois faire mes travaux de recherche pour ma soutenance mais ça ne sera plus possible. Je ne sais plus à quel saint me vouer », confie-t-elle, toute abattue.

De son coté, Djenonkar Domhoudal, en stage professionnel dans un centre de santé de la place, affirme que « le personnel de santé dans certaines structures ne peut pas couvrir la prise en charge de tous les patients. Non seulement nous venons pour apprendre mais nous représentons également un support pour les médecins titulaires et les responsables des hôpitaux. Voilà que cette décision vient nous ravager en plein stage. Ça sera vraiment pénible»

Visiblement, cette decison n’arrange personne. Dr Ampil Joseph, ex directeur de l’hôpital Union, estime qu’il sera difficile de surmonter toutes les charges que les médecins auront desormais à supporter. « C’est une décision qui vient d’en haut donc nous ne pouvons que l’appliquer. Mais ça ne sera pas facile pour nous de travailler sans les stagiaires. Ils portent main forte aux médecins, surtout que maintenant, nous enregistrons plus de cas de maladies », souligne-t-il.