Ce sont plus d’une centaine de conteneurs qui sont stationnés au corridor de Nguéli, à la frontière camerounaise, depuis environ trois jours. Certains remplis de marchandise, d’autres non. C’est le résultat d’un mécontentement des importateurs transitaires et exportateurs.

Ali Abdallah Youssouf, président du Conseil national des importateurs transitaires et exportateurs explique que ce blocus est lié à l’augmentation des tarifs douaniers. « Nous sommes mécontents parce que la douane a ajouté des frais sur le tarif douanier. Chose qui va impacter négativement sur le prix de nos marchandises. On ne nous a pas avisé de tout ceci. Alors ce n’est pas possible », s’enflamme-t-il.

C’est depuis le 16 novembre 2020 que le tarif du système harmonisé de la douane de 2007 a connu une migration vers celui de 2017.

Il est à mentionner que la Loi de finances 2021 prévoit un acompte de 4% pour le secteur formel et 15% pour le secteur informel. C’est une manière de décourager le secteur informel et de l’amener à se conformer à la loi. Ainsi, les opérateurs économiques sont censés détenir des documents commerciaux, nous explique-t-on.

Lors d’une rencontre tenue entre les responsables de la direction générale des douanes et certains opérateurs économiques, la question du blocus de ces conteneurs a fait l’objet de discussion. Les opérateurs économiques ont estimé que la solution mise en place consistant à ramener l’informel vers le formel est une bonne innovation. Toutefois, le plus urgent, pour eux, serait de résoudre le problème des conteneurs qui sont bloqués à Nguéli. Car, pensent-ils, les nouveaux tarifs n’ont pas été vulgarisés.

L’engorgement du corridor douanier devient insupportable pour les opérateurs économiques. Ainsi, leurs représentants estiment que les reformes devraient se faire en étroite collaboration avec les opérateurs économiques pour éviter des frustrations.

S’agissant de la tarification, la douane justifie que les engagements ont été pris d’accord partie avec un moratoire de trois mois pour appliquer les conditions précisées dans le procès-verbal signé par la douane, la Chambre de commerce et le conseil national du patronat tchadien.

Pour rappel, le ministère des Finances et celui du Commerce avaient conjointement signé le 10 mai dernier, un arrêté portant exonération de la taxe sur la valeur ajoutée et les droits de douane sur les produits alimentaires de première nécessité.