La préparation du cuir destiné à la confection de divers articles de maroquinerie se fait en plusieurs  étapes. Un travail qui nécessite beaucoup de temps et de moyens.

Dans la capitale N’Djamena, on trouve un seul point de traitement de peau. Le centre de tannerie de Diguel appelé « Moundoulma », dans le 8eme arrondissement. Au carré de ce quartier, traverser une rue à une autre sans se boucher les narines relève de l’exploit. L’odeur est nauséabonde.

Dans cette usine, tout le monde est actif. Constitués en groupe, des hommes s’activent autour de fosses creusées à même le sol avec un fond étanche. Certains malaxent avec leurs mains, en plein milieu de ces fosses, des peaux de moutons ou de chèvres pour la plupart. D’après Issakha Mahamat, un ancien tanneur, l’opération de tannage commence par l’immersion des peaux fraîches dans des fosses remplies d’eau contenant du natron. « Cette opération vise à décomposer la peau » explique-t-il.

Après trois jours, les peaux sont essorées, puis les poils sont enlevés manuellement à l’aide d’un couteau. Elles sont ensuite rincées à l’eau. Après cela, les peaux sont immergées dans un récipient contenant de l’eau, des excréments de volailles et des graines d’acacia. Elles sont par la suite retirées et séchées. Il faut  5 à 6 jours pour obtenir une peau blanche. « Pour l’assouplir et la blanchir, on utilise un récipient contenant de l’eau, du sel et du son de céréales » indique Issakha Mahamat.

Malgré l’utilisation des produits naturels, des moyens et matériels simples et artisanaux, on se rend compte que ces tanneurs s’en sortent. Le centre de « Moundoulma » est le seul à ravitailler les centres artisanaux et les maroquineries de la place.