Ils sont 123 jeunes âgés entre 18 et 35 à obtenir leurs diplômes de qualifications au centre de formation professionnelle du camp de réfugiés de Farchana, le vendredi 8 décembre 2017.

60 des diplômés sont des Tchadiens conformément à la stratégie de renforcement de la coexistence pacifique entre les réfugiés et les communautés tchadiennes qui les accueillent. Chaque année, en raison d’un quota de 30-40% de Tchadiens, le centre de formation reçoit des jeunes des deux communautés.

Créé en 2006, le centre a formé au total 2.238 jeunes réfugiés soudanais et tchadiens dont beaucoup se sont installés, individuellement ou en groupe, à leur propre compte en lançant une petite affaire dans leur domaine de formation. Au terme de leur formation de 9 mois, les apprenants reçoivent un appui en outils de la part de la Fédération Luthérienne Mondiale (FLM), partenaire du HCR qui finance le centre grâce notamment à un soutien financier d’ECHO, la Direction générale pour la protection civile et les opérations d’aide humanitaire européennes de la Commission européenne.

La promotion 2017 du centre de Farchana, qui comprend 48 filles dont 13 tchadiennes, a la particularité de compter en son sein 13 jeunes réfugiés venus des camps qui relèvent de la Sous-Délégation d’Iriba. Tous ces réfugiés dont 3 filles ont été formés en électricité photovoltaïque. Ils participeront à la maintenance et autres activités de réparation des lampes distribuées aux familles réfugiées et des lampadaires solaires installées dans les camps d’Iriba, dans le cadre d’un projet pilote financé par la Fondation IKEA.

Amné Bokhit Djouma et Hawa Haroum Douda, âgées de 18 ans, disent être fières d’avoir participé à la formation qui leur permettra « de participer au bien-être de leur communauté » en assurant la maintenance des lampadaires solaires qui facilitent les activités dans les camps, la nuit. « Cela nous donne une certaine responsabilité dans la vie du camp », dit Amné. « Et puis c’est un métier que nous pouvons pratiquer même de façon indépendante pour nous prendre en charge nous-même grâce aux petits revenus que nous ferons », a renchéri Hawa, son casque de chantier bien vissé sur sa tête et des outils en main.

Lors de la cérémonie de remise de diplômes dans le centre de formation, le chef de la Sous-Délégation du HCR de Farchana, Maurice Moussouravi, a souligné que « le HCR attache une importance particulière à donner les connaissances et les moyens aux réfugiés de se prendre en charge ». « Et la formation professionnelle fait partie de cette stratégie en visant surtout les jeunes », a-t-il indiqué avant d’ajouter que « les centres de formation professionnelle sont un vecteur de paix en réunissant des membres des deux communautés pour acquérir des connaissances ensemble et contribuer au développement de la région et du pays ». Lors de son allocution, le chef de la Sous-Délégation de Farchana a, enfin, souligné le fait que les compétences acquises constituaient une base solide permettant aux lauréats d’entrer dans la vie professionnelle et surtout de favoriser une autonomisation effective pour eux-mêmes et leurs familles.

Grâce au soutien de ses bailleurs de fonds, le HCR a construit et équipé 6 centres de formation professionnelle dans les camps et localités tchadiennes accueillant les réfugiés. Ces centres forment chaque année des centaines de jeunes réfugiés et tchadiens dans des domaines aussi variés que la menuiserie, la maçonnerie, la couture, la saponification, la mécanique moto, l’électricité, l’agriculture et l’élevage. A la fin de leur formation, des kits leur sont fournis pour pouvoir lancer une activité économique.