Tout le monde est d’avis qu’il est difficile pour les services de police et les personnes non avisées de pouvoir détecter a première vue, les candidats au suicide par attentat…et quand ils passent a l’acte, il est déjà trop trad. Dans le contexte de psychose actuelle causée par les attentats de Boko haram contre notre pays, il est primordial pour les forces de l’ordre et la population de pouvoir déceler les moindres anomalies sur les comportements d’une personne sur le point de s’exploser. Mais autant de comportements suspects peuvent résulter de l’attitude générale que de la gestuelle.

Au Tchad, nous vivons sous un climat chaud, une habitude vestimentaire ne prenant pas en compte la période caniculaire actuelle doit immédiatement mettre la puce aux oreilles de nos policiers :

  1. Un habit ample, sombre et long en période de chaleur (Ceci pour cacher les renflements des engins explosifs);
  2. Un Kamikaze sur le point de se suicider  peut présenter l’un des indices suivants mais, un de ces points que j’ai relevé, ne peut pas dire que la personne est suspecte mais, quand plusieurs de ces points présentés ci-dessous figurent sur les comportements et l’habillement de l’individu, avertir rapidement les forces de l’ordre. Ne jamais chercher à « l’attraper » mais, plutôt, l’abattre (dans le cas ou les forces de l’ordre ne disposent pas d’équipements spécifiques pour le neutraliser) :
  3. Une transpiration excessive et agitation normale;
  4. Semble être en transe, détaché;
  5. Les lèvres  remuent et semblant réciter une litanie de prière;
  6. Une forte odeur de parfum (généralement celui avec lequel on prépare le mort après son lavage et sa mise dans le linceul, ce cas, s’applique pour des kamikazes musulmans);
  7. Bien rasé (nouvellement) pour affronter la mort;
  8. Ne répond pas aux salutations et aux injonctions des forces de l’ordre;
  9. Évite souvent les forces de l’ordre jusqu’à sa destination (lieu d’attentat);
  10. On peut facilement sentir une odeur chimique inhabituelle (odeur des produits composant l’engin explosif);
  11. Un sac porté au dos ayant une forme anormalement bizarre;
  12. Un sac  de ménagère porté sur la tête ou saisi à la main par une « femme»;
  13. Une cocotte (marmite)…, une grosse boite de peinture fermée, un bonbon de butane, un jerrican en métal, etc.;
  14. Ses mains ou ses bras pourraient présentés des traces de brulure  chimique qu’il dissimulera sous ses habits;
  15. Ses mains présentent des blanchiments dû a la manipulation des produits chimique pour fabriquer la bombe;
  16. Ses mains branlant tout le long du corps et le point fermé (le bras ne se balance pas, peut-être crispé sur le détonateur…);

Nos policiers doivent aussi se baser sur la culture, les croyances collectives et les comportements pour déceler une personne nouvellement arrivée dans une de nos villes. Pour ce faire, les plus hautes autorités doivent aider à mettre sur pieds :

  1. Des réseaux préventifs au sein de la population;
  2. Savoir neutraliser un kamikaze avant qu’il ne puisse actionner sa charge explosive;
  3. Vigilance et professionnalisme, ne veulent pas dire sacrifice en jouant au chat et a la souris avec un kamikaze (il faut l’abattre au plus vite, si cela est possible.);
  4. Apprendre aux forces de l’ordre les techniques leur permettant de repérer un individu suspect au milieu de la foule ou dans la rue;
  5. Savoir comment neutraliser un kamikaze sans mettre la vie des citoyens en danger ;
  6. Les forces de l’ordre dans la phase actuelle de lutte contre le terrorismes’attendre à tout de la part de ces candidats a la mort volontaire;
  7. Revoir le fonctionnement des services de renseignements et surtout la place des indicateurs;
  8. FAIRE DE LA POLICE, une force de proximité, regagner la confiance de la population pour bénéficier de son adhésion dans la lutte contre le terrorisme;
  9. Chercher à comprendre la facilité avec laquelle les terroristes se procurent et déplacent avec des explosifs sans être appréhendés;
  10. Contrôler sévèrement la mise sur le marché de tout produit susceptible d’entrer dans la fabrication des engins explosifs;
  11. Nos policiers doivent chercher à savoir :
  12. qui est  terroriste et qui ne l’est pas ;
  13. qui donne l’information, la logistique et l’hébergement;
  14. Le réseau de soutien;
  15. Leur mode de financement à partir du Nigeria vers notre pays;
  16. Comment est transmit les ordres venant du Nigeria;
  17. la facilité avec laquelle Boko haram recrute ou fait venir ses kamikazes dans notre pays;
  18. Comment trouvent-ils les « ingrédients » sur place pour fabriquer les engins explosifs;
  19. Quel est leur point de passage pour rentrer au Tchad;
  20. Comment trouvent-ils les documents (carte d’identité ou permis tchadien, etc.);

Chers compatriotes, avec l’accès faciles aux informations concernant l’actualité dans le monde, il est facile de discerner le modus operanti du groupe Boko haram, ce dernier est particulièrement orienté dans les attaques des lieux de culte, les marchés, les transports en commun, les écoles, etc. Dans les jours a venir, les musulmans de notre pays et du monde, célébreront l’Aïd al fitr pour commémorer la fin du mois sacré du ramadan. C’est le moment de prendre des précautions et des mesures sécuritaires renforcées car, les criminels barbares de boko haram se feraient un grand plaisir de s’exploser dans une mosquée. La prudence doit être de rigueur.On doit également interdire aux gens de se réunir dans les terrains vagues pour prier et pour se distraire (surtout les enfants qui profitent de ce moment l’aïd el Fitr pour s’amuser).

Pourquoi nos autorités refusent-elles de décréter l’état d’urgence? A-t-on songé à savoir comment les terroristes recevaient leur ordre (l’attentat du marché central et l’explosion des terroristes a Djarmaya sous-tend qu’ils recevaient des ordres de quelque part et coordonnaient leur acte, est-ce par téléphone (appel, sms, messager), y a-t-il des complices bien établis au Tchad depuis des années ?A-t-on songer a vérifier les transferts d’argent en provenance des autres pays notamment du Nigeria, Niger, Angola et Congo(forte communauté nigériane avec probable présence des militants et financiers), Moyen-Orient…? Les véhicules et les passagers en provenance du lac, du Nigeria, Niger et Cameroun sont-ils bien contrôlés? Un autre conseil important, mon expérience personnelle me laisse dire que les cimetières, notamment celui de Lamadji pourrait servir de lieu de contact de terroristes, comme le faisaient les trafiquants de drogue et autres fraudeurs qui parcouraient nuitamment des kilomètres a dos de cheval pour faire arrêt au cimetière de Lamadji. Personne ne songera venir la nuit dans ce lieu de repos de nos morts, ni même les forces de l’ordre.

Chers compatriotes, impliquons nous, conjuguons nos efforts pour défendre notre pays contre les ténébreux de Boko Haram.

Abbas Kayangar

abbasite2002@yahoo.fr