Les 72 heures que le président de la République a donné aux 10 maires d’arrondissements et à la mairie de N’Djaména pour résoudre les problèmes de la population ont pris fin, mercredi 26 juillet 2018. Les travaux entrepris tous azimuts n’ont pas abouti. Aucune réalisation concrète. Sauf quelques rues nivelées dans certains quartiers, des tentatives d’enlèvement des ordures ménagères dans certaines décharges à l’intérieur des quartiers.

Une pluie torrentielle vient chiffonner tous les coups médiatiques entrepris par les maires pour montrer à l’opinion qu’ils travaillent. Le chef de l’Etat a promis que des mesures seront prises si dans les 72 heures « les problèmes ne sont pas réparés ».  Les Tchadiens attendent que des décisions tombent car aucun de leurs problèmes n’a trouvé une solution.

Ce vendredi 27 juillet 2018, une grosse pluie vient de s’abattre sur la ville de N’Djaména. Les rues boueuses sont impraticables. Les caniveaux « curés » peinent à drainer les eaux. Les voies bitumées se transforment en des marres occasionnelles. Dans les marchés après la pluie c’est carrément le désordre qui s’installe. Les usagers marchent dans la boue. Peu avant cette pluie, le quotidien des N’Djaménois n’a pas changé. Du côté Est du Marché à Mil, sur les caniveaux bouchés ouverts pour le curage, viennent s’ajouter des ordures de tous genres. Sur la voie bitumée, des ordures rendent la route très exiguë. Dans les différents quartiers de la capitale, la situation reste la même. Les voies sont très difficiles d’accès. Et, les eaux de pluie sont toujours stagnantes. Alors qu’au 1er jour des 72 heures, à sa descente sur le terrain, avec les 10 maires des communes, la maire de N’Djaména a déclaré que : « les 72 heures sont même trop pour résoudre les problèmes ».

« Les 72 heures sont très minimes pour répondre à tous les besoins de la population parce que toutes les communes n’ont pas les moyens financiers », constate le coordonnateur adjoint des 10 maires des communes d’arrondissement M. Haroun Ramat, dans les colonnes du journal Le Progrès. Dans tous les cas, les citoyens de la cité capitale attendent la suite après l’expiration des 72 heures. « Ils n’ont rien pu faire pendant des années, ce n’est pas avec ce temps trop court qu’ils pourront faire grand-chose. Chaque année nous cotisons pour arranger l’unique voie qui mène vers mon quartier. La commune est complètement absente », confie un habitant de Chadar Talata, dans le 8ème arrondissement. Sur les réseaux sociaux, les utilisateurs, images à l’appui, renseignent qu’aucun de leurs problèmes dans leurs quartiers ne sont résolus.