Le nouveau patron de la primature chercherait déjà à trouver des noises à son prédécesseur qu’il regarderait toujours d’un œil à moitié fermé.

Les jours qui courent n’augurent pas des lendemains meilleurs pour le Premier ministre sortant Emmanuel Nadingar. Se sachant sur une mauvaise pente, il use des séances de fêtes pompeuses et des cérémonies de prière d’action de grâce pour faire entendre le bilan de ses réalisations. Le désir urgent de clouer Nadingar semble par ailleurs, hanter l’es – prit de Dadnadji. Ce dernier n’a pas attendu longtemps pour exprimer sa désapprobation vis-à-vis de Nadingar. A la passation de service, juste après le chant de la litanie des réalisations virtuelles du Pm sortant, Dadnadji a, à son tour, passé copieusement son prédécesseur au détergent. « La  mauvaise gouvernance, c’est aussi le fait que les dossiers s’entassent dans les parapheurs sans être signés » , disait-il d’un ton grave. Allusion faite à la lourdeur administrative, instaurée par la méthode de gestion de Nadingar qui consiste à passer la lueur des temps pour des visites et des cérémonies de moindre importance.  Nadignar qui quitte le navire dans un contexte de crise sociale généralisée, aurait laissé à son passif quelques manquements relatifs à la gestion financière, apprend-on d’une source digne de foi. Son ombre serait vue derrière les malversations financières décriées lors de la fête du 1er décembre 2011 à Moundou. Par ailleurs, des recherches approfondies seraient en train d’être menées sur les fonds dont il s’est servi pour effectuer des missions de restitution des contrôles effectuées par les équipes de l’opération Cobra. Certaines indiscrétions de l’entourage de l’actuel Premier ministre laissent entendre que ce dernier jure de faire la lumière sur cette affaire. « Quand  on  voit  les  fonds  qu’il sort pour effectuer les missions de restitution et les recouvrements qu’il fait,  c’est choquant. En plus, dans les deux Logones et le reste des régions du sud où ses protégés ont sévit le trésor, il n’a jamais daigné s’y rendre pour humilier publiquement les gens comme il l’a fait  d ans le grand nord » , aurait vociféré Dadnadji. Nadingar traînerait d’autres casseroles non encore révélées, dit-on du coté de la présidence. Règlement de comptes ou justice ? Sur le chemin de nos investigations, certains barons du régime, pour – tant opposées à Nadingar, disent qu’il s’agit des comptes que Dadnadji attendaient à régler à Emmanuel depuis des lustres. Selon ces personnalités, « Nadingar est assez peureux et ne peut voler comme il se raconte. On peut juste lui reprocher une ou deux petites choses. » , maronne  un conseiller du Chef de l’Etat Beaucoup se disent étonnés par la rancœur qu’a extériorisée Dadnadji lors de la passation de service. « On dit qu’i l est né de nouveau dans l’eau du baptême, mais en réalité, sa conversion n’est que du bluff » , ironise un haut placé de la présidence de la République. Idriss Déby Itno le grand arbitre, serait certainement au courant de ce qui se trame contre celui-là qui lui a tout donné, au point d’en « mourir sur une croix » . S’il venait à laisser Nadingar subir le même sort que Kabadi, Annadif, Zen Bada et consorts, il se rendrait coupable d’un crime politique qui fragiliserait davantage son règne. A l’heure actuelle, le processus de mise en quarantaine de Nadingar est tellement accéléré au point d’inquiéter. Avec la logique de la gouvernance du Tchad calquée sur la morale maçonnique, dénuée de tout senti- ment et de remords, la probabilité de voir Nadingar descendre aux enfers est grande. Attendons de voir.

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