Sous-préfecture du département de Fouli, à la frontière entre le Tchad et le Niger, Daboua est à l’abri des attaques terroristes, en raison de la forte présence militaire. Et des ONGs en profitent pour redonner espoir à la population.

Daboua est situé non loin des îles du Lac-Tchad et de Kaiga-Kindjiria où plusieurs incursions et attaques  terroristes sont survenues ces dernières années. Jusqu’ici, Daboua n’a pas été touché.

Plus que les autres provinces du Lac, la sécurité dans cette localité est  intensifiée et bien assurée par l’Armée nationale tchadienne. Les va-et-vient des pick up militaires et des hommes en tenue dans les rues donnent l’impression d’une zone en guerre. Pourtant, c’est juste une manière d’assurer la sécurité de la population. « On ne dort pas ici », dit un militaire. « Notre patrouille continue jusqu’à la frontière du Niger », informe un autre.

Les autorités locales notamment le préfet et le sous-préfet ne cessent de donner des  consignes aux hommes en treillis comme lors d’une réunion entre le préfet et l’ensemble des responsables de la localité où nous avons assisté. La vigilance et la rigueur dans la gestion sont les points phares de cette rencontre.  « Le niveau d’alerte est au plus haut niveau », constate un agent d’une ONG.

Selon le représentant du chef de canton de Liwa à Daboua, Youssouf Tchari, les chefs traditionnels ont aussi pris des mesures allant dans le sens de renforcement de la sécurité de leur localité. « Nous avons mis des agents dans les petits villages environnants et s’ils constatent des choses inhabituelles ou suspectent une personne, ils doivent nous signaler et nous à notre tour, on va saisir les autorités. »

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Forte présence des réfugiés

La sous-préfecture de Daboua compte plus de 3 000 âmes dont 101 200 déplacés. Cette partie du Lac accueille un grand nombre de réfugiés, retournés et déplacés.

Selon le rapport du HCR qui date du 5 février 2019, le nombre des déplacés et retournés s’élève à 171 796  répartis sur 46 sites dans le département de Fouli.  Toutes ces personnes sont gérées par les ONGs présentes dans la province du Lac. « Ce sont les ONGs qui nous donnent la vie ici », dit un habitant.

Ces organismes internationaux, à travers les assistantes aux personnes vulnérables, interviennent dans presque tous les secteurs où la vie de l’homme en dépend. Rien qu’Oxfam a réalisé depuis 2016, 65 forages ; 40 autres réhabilités ; 74 points d’eau réhabilités et récemment l’inauguration d’un château d’eau. Ils interviennent aussi dans le traitement des enfants malnutris, l’agriculture, l’autonomisation de la femme et le financement des projets etc. « De la phase de stabilisation, on tend bientôt vers la phase de développement », augure un responsable d’une ONG.

Forage offert par Oxfam à Daboua
Photo: Almardi/Tchadinfos.com

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