Coronavirus, chikungunya, leishmaniose, paludisme, le Tchad est secoué de partout en cette année 2020. La population vit sous une menace constante de plusieurs pandémies.

A l’Est du Tchad, dans le Ouaddaï, le chikungunya fait de ravages. A côté, dans cette zone comme partout ailleurs sur le territoire tchadien, le paludisme et la Covid-19 sévissent au sein de la population. Dans les hôpitaux de district ou les centres de santé, le constat témoigne de l’ampleur de ces pandémies. 2020 est-elle une année particulièrement difficile ou faut-il voir ailleurs les raisons de l’explosion des cas de contamination à ces maladies ?

Pour Mahamat Ali Bolti, médecin infectiologue, chef de service de médecine interne à la Renaissance et enseignant chercheur à l’université de N’Djamena, l’humidité est la première cause de ces épidémies au Tchad. Et justement, le pays a enregistré une forte pluviométrie en 2020. Les inondations sont constatées partout, poussant les personnes à déserter leurs domiciles pour trouver refuge chez les parents ou dans les établissements scolaires.

Selon l’infectiologue, plusieurs facteurs provoquent ces pandémies au Tchad. «  Les facteurs climatiques,  environnementaux,  humains peuvent expliquer ces pandémies. Le  chikungunya et le coronavirus sont confirmés mais la leishmaniose n’est pas encore confirmée officiellement.  Elles n’ont pas les mêmes mécanismes de transmission et n’ont pas les mêmes facteurs mais sont survenues du coup dans la même période», explique Dr Mahamat Ali Bolti.

Si la Covid-19 peut être présentée comme une nouvelle pathologie, Mahamat Ali Bolti explique que le paludisme est un fléau mondial qui fait plus grave que la maladie à coronavirus. Il explique par ailleurs que toutes ces pandémies réunies, font plus de victimes que les conflits à travers le monde.

Pour lutter contre ces maladies, le médecin demande aux corps traitant de bien identifier de quoi souffre leurs patients avant de leur prescrire des médicaments. A la population, il conseille de respecter les mesures barrières et de se rendre à l’hôpital en cas de symptômes.