DECOUVERTE – La Toussaint ou fête des Saints est une fête qui se commémore chaque 1er novembre. Cette journée est organisée de manière très spéciale chez les Mouroum, une ethnie qui vit dans le sud du Tchad, dans la province de la Tandjilé Est.  

La fête de Toussaint a une double connotation chez les Mouroum. Premièrement ça commémore les Saints. Et deuxièmement ça marque le début des récoltes. Deux fêtes dans une.

A cette occasion, tout est joie et grâce. Danses, jeux, mais spécialement de la sauce longue pour les réjouissances du 1er novembre chez les Mouroum, un peuple qui vit dans la province de la Tandjilé Est. La sauce longue, communément appelée dans leur jargon le « Guem » est une particularité absolue le jour du 1er novembre. Elle est préparée avec tant d’ingrédients notamment des concombres séchés, du poisson frais et/ou fumé, du haricot sec, du néré etc.

Antoinette explique comment prépare cette sauce. « Pour préparer la sauce longue, il faut mettre de l’huile d’arachide au feu, ajouter de l’oignon et de l’ail laisser cuire et ajouter du néré à une couleur jaunâtre et on enlève pour broyer. On ajoute du poisson séché déjà nettoyé et de l’eau. Laisser un moment bouillir et ajouter du poisson et du concombre (…) et descendre la sauce. L’étaler dans un plateau pour refroidir et en suite mélanger avec le liquide gluant du « guem ». 

Pourquoi préparer la sauce longue ce jour-là ? Antoinette argumente : « C’est une sauce très délicieuse pour se rappeler de nos aïeux qui nous ont quittés.  Aussi, la Toussaint marque le début du moment de la récolte donc nous préparons la sauce longue pour manger à notre faim et oublier nos souffrances durant la semence. »

Des jeunes se régalant de la sauce longue

En cette journée, la boisson traditionnelle appelée « bodo » est servie sur toutes les tables. Hommes, femmes et enfants se régalent aisément.  Après la prière pour honorer les disparus place aux festivités. Et c’est ainsi que cette communauté honore chaque 1er novembre leurs défunts.

« C’est une fête religieuse, mais nous fêtons ce jour parce que nous sommes un peuple de travailleur. Nous travaillons sous la pluie et nous ne partons pas à l’église. Le 1er novembre, nous préparons nos fruits de labeur en grande quantité et chaque famille apporte son plat et nous nous regroupons tous à l’église pour manger. Tous les ans, ce jour nous permet de nous réjouir », conclut le président de l’association du développement de Mouroum Touloum,Kodongar Ngargoloum par rapport à cette pratique exclusive chez les Mouroum.

Noudjimadji Perline, stagiaire