Le Tchad a rendu ce mardi 16 janvier 2018, un grand hommage, au président du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques (CSAI) du Tchad, Cheikh Hissein Hassan Abakar, décédé de suite d’une maladie à Paris en France, le 14 janvier dernier.

Sous un vent glacial, la vie a tourné au ralenti dans la matinée de ce mardi. Des marchés et boutiques sur les grands axes fermés, des Tchadiens de différentes confessions religieuses sont sortis pour dire adieu à ce leader religieux. Le président de la République, l’un des compagnons du défunt a tenu à être présent à la cérémonie funéraire à la Place de la Nation, à la Grande Mosquée pour la prière au mort et a accompagné l’illustre disparu à sa dernière demeure au cimetière de Lamadji, où Hissein Hassan Abakar se repose désormais.

Un fait très rarissime. Cela réside à la qualité du défunt président du CSAI qui fait de la paix son cheval de bataille et la cohabitation pacifique ainsi que la cohésion entre les différentes religions ses soucis permanents. Toujours aux côtés du président de la République et de ses pairs leaders religieux d’autres confessions, Hissein Hassan Abakar a marqué de son vivant l’histoire du Tchad.

Né vers 1947, à Am-dam, dans la région du Sila, de l’union d’Hassan Abakar et Hawa Bahar, le défunt est marié à trois femmes. Il est père de 17 ans enfants dont 10 garçons et 7 filles. Assoiffé de connaissance à ses bas âges, Cheikh Hissein Hassan Abakar quitte son village natal dès son enfance pour le Soudan. Dans ce pays voisin du Tchad, il a effectué ses études primaires et secondaires sanctionnées par l’obtention d’un baccalauréat. Puis, il s’envole à Médine en Arabie Saoudite pour continuer ses études supérieures. Hissein Hassan Abakar s’inscrit alors à l’Université de Médine où il sort avec un Master en Hadith. Pour approfondir les connaissances acquises à Médine, l’enfant d’Am-dam s’inscrit à l’Ecole Supérieure des Imams de la Mecque dans le même pays pour ensuite regagner le Soudan, son pays d’enfance. Hissein Hassan Abakar poursuit ses études à l’Université d’Am-Dourman, dans la même discipline. Il sort nanti d’un doctorat en Hadith.

Animé d’un esprit patriotique, docteur Hissein Hassan Abakar rentre au Tchad, son pays natal en 1990. Ses connaissances islamiques le permettent de briguer le poste de la présidence du Conseil Supérieur des Affaires Islamiques (CSAI). Inamovible et irremplaçable, le Cheikh Hissein Hassan Abakar occupe ce poste jusqu’à sa mort dans la nuit du dimanche 14 janvier 2018, à l’âge de 71 ans.

Durant ses 27 ans de présidence au CSAI, Cheikh Hissein Hassan Abakar aura été l’un des rares leaders religieux qui a su conserver, entretenir et préserver les relations de paix, de cohésion entre les communautés musulmanes et les différentes confessions religieuses au Tchad. «Activiste de la paix et de la cohabitation pacifique entre les fils et les filles du Tchad, il a contribué aux côtés des autorités de la République pour la restauration de la culture de la paix et d’un vivre ensemble en vue de la consolidation de la Nation tchadienne», témoigne ce mardi 16 janvier 2018, à la Place de la Nation lors de la cérémonie funéraire, le ministre de l’Administration du Territoire, de la Sécurité Publique et de la Gouvernance Locale, M. Ahmadaye Abdelkérim Bakhit.

En outre, Cheikh Hissein Hassan Abakar est un artisan de paix. Avec ses paires de l’Eglise Catholique et de l’Entente des Eglises et Missions Évangéliques au Tchad, le défunt président du CSAI a mis en place un cadre de Dialogue inter Religieux en 2010. Par l’entremise de ce cadre, une prière collective des différentes confessions est organisée chaque 28 novembre pour la paix et la cohabitation pacifique. Le vivre ensemble mis en place par les leaders religieux tchadiens a été même cité comme exemple dans la sous région et dans le monde.

En dehors de ses actions pour la paix et la cohabitation pacifique entre les enfants du Tchad, le défunt Hissein Hassan Abakar a été à la base des réalisations dans plusieurs œuvres de bienfaisance dans le pays. A son initiative, des écoles et universités sont créées, des centres de santé sont construits, des mosquées sont partout dans les coins reculés du pays, des réponses aux situations des vulnérables notamment des jeunes et des femmes sont trouvées.

Dieu a donné, Dieu a repris, Cheikh Hissein Hassan Abakar va en paix. Que ton âme repose en paix.