A la découverte du premier cas de coronavirus au Tchad, le gouvernement a décidé de la fermeture des lieux de cultes, bars, restaurants pour empêcher la propagation de la pandémie. Mais depuis le mois de juillet, les bars ont rouvert leurs portes. L’on se pose la question de savoir est-ce une réouverture légale ?

Un tour fait dans les coins et recoins de la capitale tchadienne a permis de comprendre que les bars ont repris fonction, et des plus belles. Après plusieurs mois de fermeture, ceux-ci ont décidé de rouvrir leurs portes sans l’accord du gouvernement. Ce, dans une ambiance normale, sans s’inquiéter d’un possible risque de contamination à la Covid-19, ni de potentielles représailles des autorités sécurités.

Dans ces débits de boissons, aucune mesure barrière n’est respectée par les clients. Pas de distanciation sociale, pas des kits de lavage de mains. Aucun dispositif n’est pris pour lutter contre la Covid-19. Tout semble être à la normale. Les propriétaires de ces établissements justifient cette réouverture par le tweet du président Idriss Deby Itno, en date du 1er juillet. Tweet selon lequel, il envisage une possible levée progressives des mesures barrières pour permettre la reprise des activités.

https://twitter.com/MIdrissDebyItno/status/1278383275170566144?s=20

Me Mbaïnaïssem Koudé avocat au barreau du Tchad estime que cette réouverture est illégale. « Ce n’est pas légal, dès lors qu’on a édicté des lois pour dire quelque chose, il faut aussi édicter des lois contraires afin de demander des réouvertures. Sinon, ce qui se passe actuellement c’est de l’illégalité. Ainsi, si on décide de les poursuivre, c’est tout à fait normal et ils peuvent encourir des sanctions ».

Si le pays enregistre ces derniers jours plus de cas de covid-19, c’est parce qu’un relâchement dans l’observation des mesures barrières, a été observé, estime l’avocat. « Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. Si les bars ont repris service, c’est à cause de son laxisme », conclut Me Mbaïnaïssem Koudé.