N’DJAMENA, 3 octobre (Xinhua) — En 45 ans d’existence, l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires a formé pour le Tchad 42 docteurs vétérinaires dont une seule fille et 13 diplômés en master; ce qui est naturellement insuffisant pour un grand pays d’élevage comme le Tchad qui veut son développement sur l’élevage et l’agriculture, a déclaré le premier ministre tchadien, Joseph Djimrangar Dadnadji, en ouvrant la 42ème session ordinaire du conseil d’administration de l’institution, basée à Dakar (Sénégal).

Pour rattraper ce retard, M. Dadnadji a promis que son gouvernement mettra tout en œuvre pour renforcer la formation des cadres vétérinaires. “Dans ce monde en pleine mutation, l’environnement économique mondial est de plus en plus concurrentiel et il est primordial de faire reconnaître au niveau international la qualité des prestations de formation, de recherches et d’expertise que propose l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires. Ceci passera par des reformes adéquates et soutenues de l’institution”, a-t-il indiqué.

Créée en 1968 à Fort-Lamy (actuelle N’Djaména, capitale du Tchad), l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires de Dakar regroupe quinze Etats africains. Elle a pour mission de dispenser un enseignement supérieur de qualité adapté aux réalités africaines.

Le chef du gouvernement tchadien a exhorté tous les pays membres de l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires à soutenir cet outil africain de formation des spécialistes de production et de santé animales, tout en considérant comme étant leur propre école nationale.

M. Dadnadji a promis que son pays, quant à lui, répondra toujours présent pour que l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires se renforce davantage et s’engage à contribuer à sa vocation de centre régional d’excellence pour la formation, la recherche et la revalorisation des ressources humaines.

Le Tchad est un pays d’Afrique subsaharienne à vocation agro-sylvo-pastorale. Selon son premier ministre, des efforts considérables ont été déployés pour améliorer la rentabilité du secteur de l’élevage et en faire un des piliers de l’économie nationale.

“Cette vocation économique nous a conduits à faire réorienter l’intérêt de la science vétérinaire, souvent réduite à tort ou à raison à l’administration des seuls soins aux animaux. Notre nouvelle démarche vise à mettre en œuvre une véritable politique de développement du secteur de l’élevage pour en faire un levier de la croissance économique et contribuer ainsi à réduire la pauvreté”, a expliqué M. Dadnadji.

Le secteur de l’élevage représente 53% du Produit intérieur brut (PIB) et procure des revenus directs ou indirects à 40% de la population. Le cheptel est estimé à plus de 40 millions de têtes de bétail toutes espèces confondues selon le dernier recensement de l’élevage qui date de 1976. En novembre 2012, le gouvernement tchadien a lancé un recensement général de l’élevage sur toute l’étendue du territoire national.

Le chef du gouvernement tchadien a enfin précisé que la sécurité sanitaire du bétail par la lutte contre les maladies émergentes, la qualité nutritionnelle des produits d’origine animale, une plus grande intégration des éleveurs dans le tissu économique national, sont autant d’axes qui matérialisent l’attention dans laquelle est appelée à s’inscrire désormais l’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires.