N’DJAMENA, 13 janvier (Xinhua) — Au Tchad, le choléra, la poliomyélite et le paludisme ont fait moins de victimes 2012, grâce aux efforts conjugués des autorités nationales et des partenaires. Et la part belle faite à la santé publique dans le budget 2013 (20%) et les infrastructures sanitaires en construction promettent des belles perspectives.

“En dépit des fortes inondations survenues l’année dernière, notre pays n’a enregistré aucun cas de choléra”, déclare à Xinhua le ministre tchadien de la Santé publique, Mahmoud Nahor Ngawara, se référant au désastre causé par les pluies exceptionnellement abondantes dans plusieurs régions du sud du Tchad en 2012, qui avaient laissé des milliers de personnes dans le dénuement, en proie aux maladies et à la famine.

L’absence des cas de choléra constitue un grand progrès par rapport à l’année 2011, où le Tchad a été affecté par une flambée de choléra de grande ampleur : plus de 450 décès et un total de 17. 200 cas de la maladie, un nombre qui n’avait pas été enregistré depuis 1996, selon Médecins sans frontières.

Quant à la poliomyélite, le Tchad n’a déploré que cinq cas durant l’année dernière, contre 132 cas en 2011. “C’est un résultat salué par la communauté internationale d’une manière générale”, explique M. Mahmoud Nahor Ngawara.

Cette belle performance est obtenue grâce à l’appui de la fondation Bill & Melinda Gates, très impliquée dans l’éradication du poliovirus sauvage dans le monde et qui finance régulièrement des campagnes de vaccination.

Mais pour arriver à bouter définitivement la polio hors de ses frontières, le Tchad devra maîtriser et contrôler la région du Lac Tchad, frontalière avec le Nigeria, le Niger et le Cameroun. C’est là où les deux derniers cas ont été notifiés, c’est là également que la poliomyélite a resurgi au Tchad en 2003, après être disparue du pays trois ans plutôt.

A propos du paludisme, M. Nahor Ngawara affirme que la maladie a été “neutralisée, malgré de nombreux cas observés çà et là pendant la saison des pluies” (de juin à octobre). Pourtant, au service de surveillance épidémiologique, 616.700 cas de paludisme ont été déclarés entre 2011-2012, dont plus de 1.359 décès au Tchad.

Cette situation épidémiologique globale satisfaisante résulte, selon le ministre tchadien de la Santé publique, des efforts fournis par le gouvernement, sous la clairvoyance du chef de l’Etat, avec l’appui remarquable des partenaires techniques et financiers.

“L’année 2012 s’est achevée sur de bonnes perspectives. Pour l’année qui commence, elles s’annoncent meilleures”, prédit M. Nahor Ngawara. Il fonde son espoir sur le fait que dans le budget général de l’Etat tchadien exercice 2013 (évalué à plus 1.569 milliards de F CFA en ressources et plus de 1.724 milliards en dépenses, soit un déficit de 155 milliards de F CFA), la santé occupe désormais 20%, contre 6,5 % en 2011.

Fin décembre 2012, le président Idriss Déby Itno a posé la première pierre pour la construction d’un complexe industriel pharmaceutique qui fabriquera notamment des solutés pour les perfusions, des antibiotiques, des antirétroviraux et autres médicaments génériques.

Par ailleurs, un hôpital moderne est en finition à Ndjari, dans le Vème arrondissement de N’Djaména et devra être opérationnel d’ici quelques mois. Ce sera le quatrième établissement sanitaire de grand standing dans la capitale tchadienne, après l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant, l’Hôpital Général de Référence Nationale et l’Hôpital de l’Amitié Tchad-Chine.

Cependant, selon le représentant résidant de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr Saïdou Pathé Barry qui arrive au terme de sa mission au Tchad, des efforts restent également à fournir au niveau de la mortalité maternelle, infantile et néonatale.

“Cela passe nécessairement par la mise en place d’une gouvernance qui garantit la transparence de gestion des ressources mises à la disposition du ministère de la Santé publique”, estime Dr Pathé Barry. Il promet que les partenaires financiers et techniques du Tchad seront à ses côtés pour améliorer la qualité des services de santé et faire en sorte que l’argent alloué puisse servir effectivement à la santé de ses populations.