L’année 2018 est marquée dans le secteur de l’éducation par deux grèves. La première est intervenue à la fin de l’année académique 2017-2018 et la deuxième au début de celle 2018-2019. Conséquence, les élèves n’ont pas achevé les programmes, de même qu’ils n’ont pas atteint la moitié des cours. Le bilan fait dans le cadre de notre dossier parait mitigé.

L’année 2018 a été sombre pour le secteur éducatif tchadien. De l’élémentaire au supérieur en passant par le lycée et le collège, le bilan est presque le même. Du côté des enseignants comme des apprenants, les causes diffèrent. Pour gonfler la caisse de l’Etat, le gouvernement a décidé de réduire considérablement le salaire des fonctionnaires ainsi que les primes et indemnités. Chose qui n’a pas gagné l’approbation des fonctionnaires dont les enseignants qui ont décidé unanimement d’aller en grève sèche qui a duré plus 3 mois.

Cette grève n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement des écoles et universités publiques du pays. Au lieu de 9 mois de cours, les élèves n’ont même pas atteint la moitié pour finalement achever l’année académique 2017-2018. Par conséquent, les évaluations ont été faites sans tenir compte des enseignements dispensés à ces derniers. Les examens de fin d’années, notamment le baccalauréat et le Brevet d’Etude Fondamentale sont faits dans conditions qualifiées par certains observateurs d’ « anti-pédagogiques ».

Au niveau de l’enseignement supérieur, on note presque les mêmes problèmes, puisque les causes sont identiques. Mais à cela, s’ajoute les grèves à répétition des conducteurs des bus universitaires et l’arrêt de fonctionnement des restaurants universitaires. Comme l’a indiqué un enseignant, l’année 2018 a été un choc pour le système éducatif au Tchad.

En dépit de tout cela, les maitres communautaires accusent plus de 45 mois d’arriérés de subsistes. Pour résoudre définitivement ce problème, la Banque Mondiale a demandé au gouvernement tchadien de recruter ces enseignants bénévoles à travers un test. Malheureusement des irrégularités ont été constatées dans l’organisation dudit test. Il faut aussi retenir que l’année 2018, c’est aussi l’année de l’application intégrale du bilinguisme dans le système éducation tchadien.