La politique étant un domaine transversal, deux faits majeurs sont gravés dans la tête des Tchadiens. Il est à relever le débat sur les réformes institutionnelles et la table ronde de Paris pour le financement du PND. À cela, il faut ajouter l’élection de l’ancien ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, Moussa Faki Mahamat, à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), le  30 janvier 2017.

En 2017, les yeux des Tchadiens étaient tournés vers les promesses relatives au programme politique du président Idriss Deby Itno en avril 2016. Parmi celles-ci, il y a les réformes institutionnelles. La classe politique s’est longtemps interrogée sur le fait que le président ait promis la fédération qui après son élection est devenue un État fortement décentralisé. Un comité des réformes institutionnelles a été mis sur pied pour faire des propositions en vue d’un forum national inclusif.

Le comité a rendu son rapport qui doit dorénavant déterminer la forme de l’État, le régime parlementaire, la réforme judiciaire, le réaménagement des grandes institutions, la promotion féminine et de la jeunesse, le projet de constitution, le nombre de mandats présidentiels. Des voies se sont levées du côté de tous les acteurs de développement, mais beaucoup plus de la société civile et des partis politiques. La principale discorde concerne le découpage administratif que beaucoup considèrent comme ne respectant pas les valeurs culturelles et historiques du Tchad. Il en ressort de ce rapport 12 provinces avec des rattachements qui ne sont pas au goût de tout le monde.

Le financement du PND, un succès aux en dessous politiques

Dans un contexte économique difficile, la réussite de la table ronde de Paris pour le financement du PND 2017-2021 est considérée comme une bouffée d’oxygène. Les promesses sont allées au-delà des attentes pour le relèvement du niveau macro-économique du Tchad. Même si l’économie est mise à l’avant, il faut reconnaitre le leadership politique des autorités tchadiennes qui ont su mettre en confiance les investisseurs.

Lors de ce processus, plusieurs chefs de partis politiques ont demandé aux partenaires de donner leur accord de financement sous condition de l’amélioration de l’espace politique. Ce qui a remis sur la table à Paris la question des législatives au Tchad. Les promesses sont faites par le président de la République, Idriss Déby Itno pour la tenue des législatives dès que les ressources financières le permettront. Les regards sont tournés vers les grandes décisions que prendra Idriss Déby pour l’année 2018.

Une diplomatie qui a porté fruit

La victoire de Moussa Faki Mahamat, à la présidence de la Commission de l’Union africaine (UA), le  30 janvier 2017 a été célébrée avec prouesse au Tchad. Le pays a ainsi été honoré et récompensé  pour ses multiples efforts sur les plans diplomatique et sécuritaire. Moussa Faki est arrivé à un moment où, les grands dossiers de l’Afrique sont sur la table. Il y a entre autres, le défi sécuritaire, économique et aussi, la question de l’État Sahraoui. Les débats sur l’ancrage de la démocratie sont également énormes. Ce qui signifie que travaillant pour l’Afrique, Moussa Faki Mahamat a un grand défi interne.

Jeu de chaise musicale

Une instabilité criarde est a noté sur le plan gouvernemental, l’année à connu quatre remaniements et plusieurs ministres remerciés. Certains étaient impliqués dans des affaires et d’autres sont partis sans raison connue par le grand public. De 37 ministres ont est revenu à 24 lors du remaniement effectué le 24 décembre.