Avocats, notaires et huissiers entament à partir de ce 31 mai 2018 une grève d’une semaine sur toute l’étendue du territoire national. Ils protestent contre les tirs à l’arme de guerre essuyés par le véhicule de l’avocat Me Doumra Manassé à Doba. L’avocat a été attaqué après avoir obtenu raison de justice et s’être rendu à la maison d’arrêt chercher ses clients.

Selon nos sources, le gouverneur de la région du Logone oriental Adam Noucky Charfadine aurait ordonné au commandant de la légion de gendarmerie de Doba d’arrêter les trois prévenus libérés. Ils seront poursuivis par un convoi de trois véhicules armés jusqu’au palais de justice où les prévenus libérés seront appréhendés bastonnés et amener à une destination inconnue.

Les professions judiciaires libérales exigent pendant cet intervalle de grève que le gouverneur et le commandant de la légion soient relevés de leurs fonctions.  Sinon ils préconisent après concertation de faire une marche pacifique en robe. Les avocats, notaires et huissiers au cours d’une conférence de presse tenu ce 30 mai à N’Djamena, ont annoncé aussi avoir déposé une plainte contre le gouverneur de la région du Logone oriental, le commandant de légion de gendarmerie et leurs complices auprès du parquet général de Moundou. Ils entendent adresser une lettre ouverte au chef de l’État, pour dénoncer les multiples agressions dont sont victimes les acteurs judiciaires et lui demander audience.

Il faut rappeler que le 22 mai 2018, le tribunal de Doba a rendu un jugement correctionnel pour libérer trois prévenus poursuivis pour association des malfaiteurs. Leurs avocats Me Doumra Manassé, après avoir obtenu les trois ordres de mise en libertés s’est rendus à la maison d’arrêt de Doba pour récupérer ses clients. Ainsi à leur sortie, Me Doumra Manassé et ses clients seront les cibles des tirs d’arme. Les trois personnes libérées seront embarquées par les gendarmes.

Dans une sortie diffusée par la télévision nationale, le gouverneur de la région du Logone oriental, Adam Noucky Charfadine trouve que “ces personnes sont très dangereux, se sont des coupeurs de route avec un chef de gang, un coordonnateur de toutes les actions de malfrats dans la zone, les laisser en dehors de la prison c’est trahir la confiance du chef de l’État” déclare-t-il a une mission d’enquête du ministère de la justice dépêché a cet effet.