Depuis trois semaines, les internautes tchadiens se connectent à un tarif réduit. En effet, après une lutte alliant des slogans sur les réseaux sociaux, des tentatives de marche et des journées sans téléphones, les tarifs de connexion ont été réduits de 30 à 60%, voire davantage par les deux compagnies de téléphonie mobile que sont Airtel et Moov Africa. Ces réductions, décidées de commun accord avec les autorités de la transition, ont soulagé les consommateurs car l’Internet au Tchad était parmi les plus chers au monde.

Même si les organisations citoyennes estiment qu’en plus du prix d’Internet, le combat n’est pas fini par rapport notamment aux tarifs des appels et SMS, aujourd’hui, un autre plaidoyer prend place : celui de la réduction du prix du ciment.

En dépit du fait que le Tchad produit du ciment à travers la SONACIM à Baoré dans le Mayo Kebbi Ouest et la CIMAF à Djarmaya, à la sortie nord de N’Djamena, les prix sont hors de portée du Tchadien moyen. Le sac de ciment de 50 kilogrammes, produit localement ou importé, varie de 7.500 à 10.500 FCFA.

C’est ainsi que juste après avoir obtenu la réduction des coûts d’Internet, les consommateurs plaident à travers les réseaux sociaux pour qu’un sac de ciment soit vendu à 5.000 FCFA. Une lutte que partage l’ancien chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo. « Je soutiens entièrement cette question de bon sens et j’en ferai le plaidoyer. On ne peut rien bâtir au Tchad au prix actuel. D’ailleurs, pourquoi pas un sac de ciment à moins de 5.000 FCFA ? », a-t-il posté sur les réseaux sociaux. Un soutien de poids à cette cause. Toutefois, contrairement à la mobilisation pour la réduction des coûts d’Internet qui était menée par des forces sociales formelles, celle pour la baisse du prix du ciment n’est pas (encore) prise en main par une organisation citoyenne.