N’DJAMENA, 12 septembre (Xinhua) — Les pays sahélo-sahariens doivent agir ensemble, mutualiser leurs moyens et expertises pour faire face efficacement à cet ennemi rampant et invisible qu’est le terrorisme, a déclaré mercredi le ministre tchadien des Affaires étrangères et de l’Intégration africaine, Moussa Faki.

“Il nous faut apporter au terrorisme une double réponse: d’une part, la fermeté pour l’extirper de notre espace; et d’autre part, le développement pour soustraire les populations des sirènes des extrémistes. Car il existe une interdépendance entre la paix, la sécurité et le développement socioéconomique”, a indiqué le chef de la diplomatie tchadienne qui s’exprimait à l’ouverture de la 2ème réunion ministérielle sur la coopération en matière de sécurité et l’opérationnalisation de l’architecture africaine de paix et de sécurité dans la région sahélo-saharienne, initiée par l’Union Africaine (UA).

“Notre réunion de N’Djamena et celle des chefs de services de sécurité (tenue la veille, ndlr) ont pour objet d’évaluer les efforts fournis par nos Etats individuellement et collectivement, d’affiner nos analyses du phénomène terroriste à la lumière des conclusions que nous avons adoptées à Nouakchott et à Abidjan, et des éléments dont nous disposons sur ces activités locales et transnationales”, a ajouté M. Moussa Faki.

Le but ultime, selon lui, est d’extirper le terrorisme de tout ce qui alimente dans la région sahélo-saharienne. “Ces dernières années, nous avons multiplié initiatives et rencontres sur des questions de sécurité dans notre espace sahélo-saharien. Nous avons élaboré des mécanismes, créé des cadres de concertation, conçu des plans d’action pour coordonner notre lutte commune contre le terrorisme. C’est dire que nous avons pris la mesure du phénomène et avions vu venir le danger. Mais avions-nous apporté les réponses immédiates et adéquates lorsque les crises ont éclaté? Assurément non”, a par ailleurs affirmé le chef de la diplomatie tchadienne.

M. Moussa Faki a, enfin, déploré la lourdeur, voire l’inefficacité des mécanismes en matière de prévention de crises sur le continent africain. “Il revient à nos Etats de mettre en œuvre les instruments juridiques et opérationnels dont nous nous sommes dotés pour faire face aux crises”, a-t-il conclu.

Le commissaire de Paix et de Sécurité de l’UA, Ramdane Lamamra, a reconnu que d’immenses défis restent à relever pour faire face avec succès au terrorisme et à la criminalité transnationale organisée qui menace directement et avec acuité la stabilité du développement, ainsi que les valeurs référentielles des peuples sahélo-sahariens.