Au Tchad, deux jours après avoir annoncé la suspension des activités de la société pétrolière nationale chinoise CNPCI, qui opère des forages dans la région de Bongor au sud du Tchad, les autorités annoncent que toutes les compagnies pétrolières seront auditées et que plus rien ne sera comme avant.

Les images du site des rôniers où les atteintes à l’environnement ont été constatées montrent par endroits des trous de 50 mètres carrés, profonds de deux mètres, dans lesquels du pétrole brut est déversé en plein air. On peut voir aussi des trous où du brut a été brûlé. Sur plusieurs mètres à la ronde, des arbres desséchés.

Une situation qui a conduit mardi à la suspension des activités de la société chinoise. Mais le Tchad compte aller plus loin. « Nous allons commanditer une expertise externe [le cabinet américain d’audit minier Alex Stewart International, ndlr] qui va venir et regarder ce qui se passe en matière de préservation de notre environnement, annonce Djerassem Le Bémadjiel, ministre tchadien du Pétrole. Vous trouvez normal que, sur un chantier pétrolier, ils n’aient pas de camions spécialisés pour aspirer les déversements ? Ils emploient des gens pour ramasser du brut avec des gobelets ; ça ne se fait pas ». L’audit ne se concentrera pas seulement sur les activités de la société chinoise, mais s’étendra à tous ceux qui opèrent au Tchad, assure Djerassem Le Bémadjiel.

Jusqu’où ira cette suspension ? Selon le ministre, rien ne bougera tant que les assurances ne seront pas données en matière de respect de l’environnement. Selon nos informations, un haut responsable de la société chinoise est attendu à Ndjamena ces jours-ci pour des discussions avec les autorités tchadiennes.

RFI