La loi 017 portant Statut général de la Fonction publique en son article 20 fait devoir à tout fonctionnaire de l’Etat d’être ponctuel, assidu au travail. Mais, le retard des agents de l’Etat tchadien est flagrant plongeant l’administration dans une tourmente.

Il n’est un secret pour personne que la ponctualité des agents de l’administration publique est la principale marque du Tchad. Selon les textes de la République, les portes de l’Administration publique s’ouvrent de 7H00-15H30 du lundi au jeudi avec une heure de pause (12H-13H) et de 7H00-12H00 le vendredi. Samedi et dimanche sont  des jours non ouvrables. Mais la théorie est loin de la pratique. Chaque fonctionnaire fait à sa tête. L’heure d’arrivée au bureau dépend du rang et du titre des agents (8, 9, 10, 11H).

Là où le bât blesse, au lieu de rattraper le temps perdu, une fois arrivés aux bureaux, les retardataires se plaisent à jouer aux jeux (carte, Zuma), à suivre des films sur les ordinateurs, à rester au téléphone, à se reposer dans les salons de fortune installés dans leurs bureaux. N’en déplaise aux usagers. Le comble est que ces agents de l’Etat qui prennent plaisir au retard sont les premiers à quitter les bureaux avant même l’heure de fermeture. Le plus souvent la pause à 12H est assimilée à la fermeture pour certaines catégories d’agents.

Conséquences

Ce comportement n’est pas sans conséquences. La lenteur administrative en est la première. Les dossiers trainent dans les tiroirs. L’administration tourne en ralenti. L’usager n’a que ses yeux pour pleurer. Les faibles recettes constatées dans certains services sont aussi la résultante de cette pratique.

Mais comme dans ce pays, il n’y a aucun mécanisme de suivi et que  les lois sont appliquées selon les humeurs, les fonctionnaires se prennent la tête. Pourtant la Loi 017/PR/2001 du 04 décembre 2001 portant Statut général de la Fonction publique dans son article 20 fait obligation à tout fonctionnaire d’être ponctuel à son service : « Tout fonctionnaire est tenu d’être présent et ponctuel dans son poste de travail, d’assurer par lui-même les tâches qui lui sont confiées et de respecter toutes les obligations que lui impose l’exercice de ses fonctions ».

Récemment, les plus  hautes autorités tchadiennes ont exprimé leur volonté d’augmenter le nombre d’heures de travail pour peut-être écourter le circuit administratif. Augmenter c’est bien beau. Mais faudrait-il que les agents soient présents, ponctuels et assidus pour que l’administration soit une continuité.