Pris entre déguerpissement et tracée des rues, les habitants de Ambata II, dans le 7ème arrondissement de N’Djamena, mélangent joie et peine. Alors que certains se réjouissent de la tracée des rues, d’autres se plaignent de la perte de leurs logements et appellent les autorités au secours.

Le quartier Ambata II, dans le 7e arrondissement de la ville de N’Djamena est enclavé depuis plusieurs années. Pendant les saisons pluvieuses, l’inondation et le manque de rues donnent du fil à retordre à la population. En cause, les travaux de bornage et de lotissement n’ont pas été faits par les services de cadastre. Face aux plaintes récurrentes des populations, les choses ont bougé. Il y a quelques jours, les travaux ont commencé. Les rues sont en train d’être tracées. Un oups de soulagement pour les habitants des carrés 1 et 4, les plus touchés.

Selon Mahamat Hassan Ahamat Djibrine, père de famille, 4 femmes et une dizaine d’enfants, c’est une fierté de voir ces travaux commencer. « Le quartier est enclavé, ce qui fait que nous n’avons pas d’électricité, ni d’eau potable dans ce quartier », se plaint-il avant de confier que : « ce qui est très important c’est la route qui pourra permettre de sortir en cas d’urgence ». Il espère qu’avec la tracée des rues, l’électricité, l’eau et le goudron pourront passer dans le secteur.

Mais pour avoir ces tracées des rues tant attendues, beaucoup de familles se plaignent du déguerpissement. En effet, beaucoup de maisons ont été démolies par les services de cadastre pour faire place aux rues. Ce qui fait grincer des dents à beaucoup de familles.

Mais pour Mahamat Hassan, chef de quartier d’Ambata, « il n’y a pas de développement sans la route ». Pour lui, les voleurs, agresseurs et autres bandits font du quartier Ambata un refuge en raison du manque d’électrification, lui même engendré par le manque de route. Il précise que la population d’Ambata n’a « pas seulement besoin des routes » mais elle a besoin que « ces routes soient bien arrangées pour la libre circulation». Malgré que les travaux aient emporté 60 mètres de son terrain, le chef de quartier se réjouit de l’attention accordée par les autorités à son quartier. Il espère que ces travaux ouvriront les portes à d’autres ouvrages, hôpital et école en tête.

Le moment est mal choisi

D’autres habitants, bien que d’accord pour les travaux, estiment que le moment est mal choisi. « Cela fait 3 mois que nous sommes à la maison. Il n’y a pas de travail, plusieurs activités sont aux arrêts. Il est difficile d’avoir l’argent. Et là, nos maisons sont cassées. Il nous sera difficile de trouver un endroit pour dormir» témoigne un riverain.

Coincées dans ce dilemme, les populations sollicitent l’intervention du gouvernement pour les aider à atténuer les conséquences de ces travaux d’intérêt public.


Noudjimadji Perline