Les sinistrés de Toukra ne savent où aller  à l’approche de la saison des pluies. Ils indiquent avoir été menacés d’expulsion par la commune du 9e arrondissement.

Victimes d’inondation à la suite de la montée des eaux l’année dernière sur une partie de la ville de N’Djamena, les sinistrés du site de Toukra demeurent toujours sans abri. Ils ont fait presque huit mois sous des tentes et bâches offertes par des ONG de la place. Beaucoup d’entre eux ont traversé des situations difficiles : la faim, maladies, etc. Certains ont été emportés par la mort.

Dans les mois précédents, la commune du 9e arrondissement leur a ordonné de quitter le lieu. Si certains ont quitté le site, d’autres y sont restés jusqu’à ce jour. Veuves, orphelins, retraités, des diplômés sans emploi, pratiquement toutes les catégories sociales sont représentées. Beaucoup ont confié qu’ils étaient des locataires… Parmi eux, il y a aussi ceux qui semblent n’avoir pas de refuge.

A l’approche de la saison pluvieuse, ils disent être dans le désarroi. Selon eux, l’Etat ne les assiste plus en vivre. ‘’il y a de cela sept mois que l’on constate la non-assistance de la mairie. La distribution de vivres se fait par affinité dont d’autres sont laissés à leur triste sort. Il faut signaler qu’il y a de cela quelques mois que la mairie du 9e arrondissement est passée enlever les forages et douches que les ONG ont mis à notre disposition et la situation est critique’’, explique un des sinistrés.

Les uns accusent la commune de les avoir abandonnés. « Après plusieurs mois passés sur le site de Toukra, nous sommes mal traités par la mairie de la commune du 9eme arrondissement. Il y a de cela quelques mois que les ONG ont fait la distribution des vivres », confie un autre nommé Ahmat Abdelkerim.

Les autres expliquent que leurs conditions socio-économiques ne leur permettent pas de quitter les lieux. “On n’a pas des moyens pour louer la maison. A notre  grande surprise la mairie nous ordonne de quitter le lieu et en cas de refus elle nous menace d’appliquer la force” rapporte Elisabeth Tyale.

Au mois de février, la compagnie de téléphonie mobile Airtel a distribué des tickets aux sinistrés pour “les aider à regagner leur domicile’’.  Les autres ONG tels que Oxfam, Croix-Rouge du Tchad ont assisté ces derniers en matériels et vivres. ’’Mais ce dernier temps il faut signaler qu’aucune institution n’est venue pour  les assister», a indiqué le secrétaire général du comité de crise des sinistrés du site de Toukra, Maïna Celestin.

Ali Abdelkader Foulaty &  Noukamna Dayam, stagiaires