La rentrée des classes se pointe à l’horizon. Cahiers, sacs à dos et autres fournitures scolaires longent les rues de N’Djamena, mais la vente se fait à pas de caméléon.

Sur les avenues Charles de Gaulle, El Nimery ou Mubutu, le constat est le même. Des trottoirs et quelques fois des devantures des bâtiments et établissement d’enseignement général sont bondés de fournitures scolaires. Sacs à dos, cahiers, stylos, ardoises, cartables et autres articles jonchent les artères.

Chef, voulez-vous des sacs à dos, ou cahiers“? “Non il n’y a pas d’argent encore“. Des questions et réponses qui annoncent la rentrée des classes partout au Tchad, à N’Djamena en particulier.

“La rentrée c’est le 1er octobre” rétorque Koumabas Séraphin vendeur des fournitures scolaires depuis plus de 5 ans, à un passant étonné de voir d’aussi grand nombre de vendeurs de fournitures à la sauvette.

Si les cartons de cahiers, de stylos, ardoises ou autres fournitures scolaires polluent les rues, les acheteurs eux, se comptent au bout des doigts. Pourtant, la cloche de la rentrée devrait sonner d’ici deux semaines, comme l’a indiqué le ministre de l’Education nationale et de la Promotion civique, Aboubakar Assidick Tchoroma, dans un arrêté publié fin août. D’ici deux semaines les élèves reprendront le chemin des classes, mais l’achat des fournitures est au ralenti. “Ils viennent payer, même si c’est pas à un grand nombre”, estime Koumabas Séraphin tout en guettant des éventuels clients. Dizaine de cahiers à 1750 Fcfa, ardoise à 250 Fcfa, les fournitures scolaires sont vendus à vil prix selon les vendeurs rencontrés devant leurs étales, partout dans les rues de N’Djamena.

Pour les parents, la question est simple. Il faut des moyens. “Nous avons psychologiquement préparé la rentrée de nos enfants, mais il faut aussi des moyens financiers pour donner de la forme à cette préparation“, assure un père de famille. Si certains attendent les moyens pour outiller leurs enfants, d’autres attendent les dernières heures pour offrir à leurs progénitures, l’essentiel pour prendre le chemin des classes.

Malgré ce constat, Koumabas espère faire cette année le double de la vente faite les années précédentes. “L’année passée, il y’a eu des grèves qui ont eu de l’impact sur l’achat des fournitures scolaires. Cette année avec le rétablissement des primes et indemnités des travailleurs, ils payeront tôt ou tard“, prédit-il.

Dans le même ordre d’idée, Roger, un autre vendeur de fournitures scolaires espère une amélioration de la demande des fournitures d’ici quelques jours. “On comprend ce retard parce qu’on n’est pas encore à la fin du mois. Pour l’instant, je vends peu à peu les marchandises“. Malgré ce léger retard il liquide soit un carton, soit un carton et demi des cahiers par jour hormis d’autres articles.