Un groupe de militaires de l’Armée nationale tchadienne (ANT), a fait irruption hier mercredi, 17 février, à la centrale d’exploitation  de la Société nationale d’électricité (SNE) de la ville d’Abéché. Ils ont enlevé puis torturé 6 agents de cette société. La raison : une coupure d’électricité dans leur secteur.

Vers 17 heures, la centrale d’exploitation de la SNE d’Abéché a connu une panne dans l’un de ses secteurs. Une heure plus tard, le problème était résolu, selon le chef adjoint de cette centrale, Koularambaye Abiazard.” Comme il y a trop de brouillard, une équipe s’est rendue dans les différents coins de la ville afin de faire un constat et détecter le problème.  Après leur départ, des militaires ont aussitôt pris d’assaut la centrale. Ils ont rencontré un agent qui est en train de travailler”, raconte-t-il. Il poursuit que ces derniers voulaient l’arrêter, mais pris de panique, l’agent l’a appelé.

Koularambaye a alors tenté de convaincre ces militaires que cette coupure n’est pas volontaire et que son équipe est en train d’identifier la panne pour la réparer. Chose qu’ils n’auraient pas compris. Koularambaye a été pris manu militari pour être jeté dans le véhicule, le commandant à la tête de ce groupe, un incertain Ousmane a demandé à ses éléments d’embarquer les autres aussi.

Après l’embarquement, ils sont conduits au camp de l’armée de la localité. En cours de route, ils ont  rencontré les autres agents de la SNE qui faisaient le tour de la ville pour identifier la panne. Ces agents seront aussi arrachés de leur véhicule pour être conduit au camp. Leur véhicule de service a été abandonné sur la voie publique.

Arrivé au camp, le commandant a demandé au chef adjoint de la centrale de donner son appartenance ethnique mais ce dernier dira que “je suis un ”tchadien c’est tout”. Les six agents seront jetés automatiquement dans un caniveau et seront arrosés d’eau avant de recevoir des coups de fouet. Chacun est appelé à passer devant cinq personnes pour être fouetté. Le chef adjoint de la centrale dit avoir expliqué à ces militaires qu’il venait d’être opéré mais cela ne les a guère ému.  

Ils seront ensuite gardés dans une chambrette sans toit. Selon Koularambaye, ils ont été détenus pendant plus de 2 heures et ne sont libérés qu’avec le concours du directeur général de la Société nationale d’électricité et du gouverneur de la province.

Le maire de la ville d’Abéché, Mahamat Saleh Ahmat Adam, joint au téléphone par Tchadinfos, confirme avoir été au camp pour les assister moralement. Il a aussi confié que le gouverneur de la province du Ouaddaï a demandé à rencontrer ces