JUSTICE – A la suite de l’instruction au fond dans l’affaire des présumés trafiquants de drogue, des lourdes peines sont requises par le procureur de la République, près le tribunal de grande instance de N’Djaména, Youssouf Tom.

Des peines allant de 5 à 10 ans de prison ferme et des amendes allant de 50 000 à 100 000 dollars américains sont requises par le procureur contre les présumés trafiquants de drogues. Les avocats des prévenus dénoncent « une procédure entachée » d’irrégularités. Le collectif d’avocats demande à l’accusateur de fournir des preuves. Car soutiennent-ils, en matière pénale « seule la preuve commande ».

Pour les 8 des 11 présumés trafiquants qui constituent un groupe et concernés par la cargaison contenant des produits prohibés arrêtée par les services de la Douane, le procureur a requis des peines selon le degré d’implication de chaque prévenu.

Le Ministère public requiert au tribunal de déclarer coupable deux prévenus des délits suivants : trafic de drogue, complicité de trafic, blanchiment d’argent, faux et usage de faux et de les condamner à 10 ans d’emprisonnement ferme et 100 000 dollars américains d’amende ferme.

Pour deux autres prévenus en plus des délits de trafic et complicité de trafic, tentative de corruption et de les condamner aux mêmes peines.

A deux autres en plus de ces délits le procureur les accuse de délit de détention illégale d’armes de guerre. Il requiert au tribunal de les condamner à 10 ans de prison ferme et 50 000 dollars américains.

A l’officier de police qui aurait rapproché le procureur pour parler du montant de 1 milliard en jeu s’il arrivait à faire libérer le camion, le Ministère public suggère 5 ans de prison ferme et 1 millions Fcfa d’amende ferme pour tentative de corruption.

Le cambiste chez qui l’argent a été transféré, le procureur requiert une condamnation avec sursis.

Les conseils des prévenus qui se sont succédé à la barre pour plaider les causes de leurs clients, qualifient les réquisitions du Ministère public « d’une distribution automatique de peines ».

Tous s’accordent à dire que le Ministère public ne dispose pas des preuves pour condamner leurs clients. Ils demandent la relaxe pure et simple des prévenus. Sauf pour les deux prévenus dont des armes ont été retrouvées chez eux, les avocats plaident pour une circonstance atténuante.  

L’affaire est renvoyée pour le lundi 20 juillet 2020, pour la suite des plaidoiries dans ce groupe.