Plus de 146.000 adultes âgés de 30 ans au moins, meurent chaque année des maladies liées à la consommation de tabac en Afrique, selon M. Jean Bosco Ndiokoubayo, représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Tchad.

Au Tchad, 20,2 % des hommes et 1,2% des femmes consomment le tabac. Les faits sont visibles, impossible d’emprunter une rue ou de se rendre dans un bar sans rencontrer des fumeurs. Certains fumeurs croisés dans les quartiers de la ville refusent de se prononcer. D’autres ne  prennent pas au sérieux les conséquences dues à cette consommation. Les photos illustrant les personnes atteintes du cancer de la bouche et du foie sur les paquets de cigarettes ne les dissuadent pas.

« On s’en fout, même si les gens font quoi on va toujours fumer. Quand je fume, ça me donne des idées » affirme d’un air blagueur, un jeune vendeur, aussi consommateur de cigarette au quartier Djambal Bahr. D’après lui, l’État aurait pu fermer la Manufacture de Cigarette du Tchad (MCT). « S’ils ne l’ont pas fait, c’est parce qu’ils y trouvent leurs comptes aussi » rajoute-t-il. Cet avis est partagé par ses collègues vendeurs de cigarettes en poste sur l’avenue Canal Saint-Martin. Ils confient que : « Parmi nos clients, il y’a des jeunes hommes et femmes,  des responsables et même des policiers. Parfois des enfants aussi. »

D’après leurs témoignages, la majorité des fumeurs de cigarettes consommeraient également de l’alcool. Depuis des années, la lutte anti-tabac se poursuit au Tchad, mais le mal persiste. Et d’après l’association pour la défense des droits des consommateurs (ADC), le tabagisme croissant est dû à la vente en détail de la cigarette.