La crise sociale entrainée par la grève des travailleurs du secteur public se poursuit. Durant le mois qui vient de s’écouler, entre sorties médiatiques des autorités, rencontres des organisations syndicales et autres manifestations, février n’a pas été de tout repos. Nous revenons sur les dix grands faits de cette crise qui ont marqué ce mois.

  1. Le soutien des travailleurs du privé

La CLTT a appelé ses militants et militantes des sociétés privées formelles et institutions paraétatiques de toute l’étendue du territoire à observer une grève de deux jours allant du lundi 5 au mardi 6 février 2018. Un appel qui a été lancé le 02 février et respecté par une bonne partie des travailleurs du secteur privé.

  1. “L’église aux côtés de ceux et celles qui souffrent”

L’archevêque de N’Djamena, Monseigneur Djitengar Goetbé Edmond s’est prononcé sur la crise sociale au cours de la messe du dimanche 4 février 2018 à la cathédrale Notre-Dame-de-la-Paix de N’Djamena. L’Eglise “est présente par les laïcs engagés à différents niveaux de la société, notamment dans la lutte pour la justice et la paix, sur tous les fronts, suivant l’enseignement de ses pasteurs. Il revient aux laïcs de transformer ce monde où nous vivons à la manière du levain dans la pâte”.

  1. Grève des magistrats

Le syndicat national des magistrats du Tchad après une assemblée générale tenue le 05 février 2018 a aussi entamé une grève sans service minimum. Les magistrats tchadiens ont trouvé le décret 687 illégal sur le plan de la forme. « Les signataires d’un acte ne le visent pas, lorsque vous donnez un visa à un acte ça suffit. C’est un autre qui le signe. Le décret 687 est avisé par le ministre SGG et contresigné avec les autres ministres, ce qui le rend illégal dans la forme », avait déclaré Allarakete Sanengar du Syndicat autonome des magistrats du Tchad.

  1. La marche pacifique des partis politiques

Six partis politiques de l’opposition ont organisé le 6 février 2018, une marche pacifique à partir du siège du Parti démocratique du peuple tchadien (PDPT) dans la commune du 9e arrondissement de la ville de N’Djamena. Suite à cette marche, dix partis politiques ont été suspendus pour une durée de deux mois par un arrêté le 7 février 2018 du ministre Ahmat Mahamat Bachir. Quelques jours plus tard, cette décision a été levée en faveur de quelques-uns de ces partis. Le 9 février 2018, l’Union européenne s’est exprimée sur la situation sociale que traverse le Tchad et particulièrement la suspension des dix partis politiques.

  1. Suspension de service minimum dans les hôpitaux

La Plateforme syndicale revendicative a organisé le 7 février 2018, une assemble générale au cours de laquelle, a été décidée la suspension du service minimum dans les hôpitaux du Tchad. Dans un communiqué de presse signé par le porte-parole de la plateforme syndicale revendicative, Barka Michel, on peut lire : « les agents désignés pour assurer le service minimum sont dans l’incapacité d’assumer correctement cette responsabilité faute de moyens de transport et de subsistance ».

  1. N’Djamena réveillée par les bruits des casseroles et sifflets

L’opération tintamarre dite “sifflet universitaire” à l’initiative de l’UNET (Union National des Étudiants Tchadiens) du samedi 10 février 2018 a réveillé la capitale tchadienne. L’opération a démarré aux alentours de 5h du matin dans plusieurs quartiers de N’Djamena.

  1. Quatre mois de prison ferme pour les manifestants

Le 14 février 2018, une trentaine des manifestants ont été condamnés à 4 mois de prison ferme par le parquet de grande instance de N’Djamena. Ils ont été condamnés pour trouble à l’ordre public, destruction des biens publics, attroupements non autorisés et coups et blessures volontaires sur les éléments de force de l’ordre.

  1. Une journée sans presse par l’UJT

Lors d’un point de presse tenu le 19 février à la Maison des Médias, l’Union des Journalistes du Tchad par la voix de son président a annoncé la tenue une journée sans presse le mercredi 21 février 2018. C’était pour dénoncer les multiples arrestations sans motif des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions.

  1. Communication du premier ministre sur la crise

Le Premier Ministre Pahimi Padacké Albert a fait le vendredi 23 février 2018, une communication à l’attention des différentes centrales syndicales à son cabinet. Cette déclaration était relative à la crise sociale qui secoue le pays et a permis au chef du Gouvernement d’aborder tous les points du blocus et de proposer des nouvelles propositions. Tout en reconnaissant le droit à la grève, le Premier Ministre appelle les partenaires sociaux à un « engagement collectif responsable et pleinement assumé ».

  1. Les syndicats poursuivent leur mouvement de grève

La communication du premier ministre n’a visiblement pas convaincu les syndicalistes. Le 24 février, la plateforme syndicale revendicative a tenu à la bourse du travail une assemblée générale. Une assemblée qui a permis aux militants de la plateforme de fustiger la communication du Premier ministre. Pour les grévistes il n’est pas question de reprendre le travail tant que le gouvernement ne suspend pas les mesures (16 mesures) qui coupent le salaire et ses avantages.