Les dignitaires religieux ont réussi là où personne ne s’y attendait. Ils ont joué les médiateurs dans la crise sociale qui plombait le pays depuis plusieurs semaines et ont obtenu à la satisfaction de tout le monde une trêve de trois semaines.
Les travailleurs reprendront à coup sûr le chemin du travail ce 08 février 2021. Ils ont observé depuis le 11 janvier 2021 une grève générale illimitée à l’appel de la plate-forme syndicale revendicative. Cette grève avait pour but de contraindre le Gouvernement à payer les frais de transport des années 2017 à 2019 et le dégel des effets financiers des avancements et des reclassements des agents de la Fonction publique.
Il faut dire que les effets pervers de cette grève sont ressentis à toutes les strates de l’administration publique malgré le service minimum instauré dans les hôpitaux et les centres de santé. Le secteur le plus durement touché est l’éducation. Elle a été la victime expiatoire de ce débrayage. Les deux protagonistes avaient rompu un moment le dialogue et c’est ce qui a inquiété plus d’un observateur.
C’est ainsi que les religieux ont décidé d’offrir leur médiation afin de ramener les deux parties qui s’observaient sans faire les premiers pas en direction de l’une et de l’autre à la table des négociations. Les leaders religieux réputés neutres ont réussi à obtenir une trêve de trois semaines c’est-à-dire qu’à partir du 06 février, le mot d’ordre de la grève est suspendu jusqu’au 28 du mois courant.
Ce temps va permettre aux deux protagonistes et leurs médiateurs de reprendre dans la sérénité et la tranquillité les discussions en vue de trouver une solution adéquate sinon la signature d’un pacte social de trois ans comme le souhaite la plus haute autorité du pays lors de sa déclaration à la nation le 31 décembre 2020. Cette reprise de travail est un ouf de soulagement pour les usagers des services publics qui sont pénalisés par cette grève.
Toutes les activités ont tourné au ralenti sur l’ensemble du territoire national et l’économie nationale a pris également un coup rude. L’inquiétude a été également observée d’un côté par des parents d’élèves et de l’autre côté, les partenaires impliqués dans le système éducatif tchadien. La reprise des activités a été saluée par tout le monde. C’est une occasion pour les acteurs du système éducatif de redoubler d’efforts afin de rattraper le retard accusé pour que les progénitures des ”pauvres” soient au même diapason que leurs camarades du secteur privé qui bénéficient totalement du quantum horaire.
Le Ministère de l’Education Nationale et de la Promotion Civique doit initier avec les pédagogues connus pour leurs compétences avérées dans le domaine de la refonte des programmes d’enseignement en instaurant même ce qu’on appelle la double vacation . Ce scénario pourrait aider à combler ce déficit criant et permettrait de mieux outiller les apprenants des classes d’examen à affronter sans difficultés les examens et concours.
Nous espérons que cette suspension sera une aubaine pour les deux parties de nous épargner des grèves inutiles qui ne font que reculer le pays qui souffre déjà des affres de la crise économique liée à la chute du prix du baril de pétrole sur le marché international. Comme dirait quelqu’un « attendons de voir ».