La ministre des Affaires étrangères du Rwanda est désormais à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. Sa candidature est soutenue par la France qui l’a imposée aux autres membres. Paris fait les yeux doux à Kigali car les deux ne sont pas en bonne odeur de sainteté depuis belle lurette. .

Le président français a poussé clairement la canadienne vers la sortie au profit de la rwandaise. Pour lui l’Afrique doit être féministe. Féministe parce que la France le veut ainsi. Volonté affichée volonté accomplie. En imposant Louise Mushikiwabo aux autres membres de la Francophonie, la France vient de montrer une fois de plus son influence sur ses anciennes colonies et les autres communautés francophones. Encore la triomphe de la politique de deux poids deux mesures. Bravo au néocolonialisme. Jusqu’à quand ? Les dirigeants africains doivent apprendre à dire non à la France. Le choix de la France ne doit pas être celle de l’Afrique.

Si pour des intérêts politiques, Emmanuel Macron a réussi à convaincre ses pairs canadiens et québécois à lâcher Michaelle Jean, il doit comprendre que Paul Kagamé ne se laissera pas faire facilement. Même si le pari est réussi, le chemin sera encore périlleux car le Rwanda a intégré le Commonwealth. Donc le désintégrer de là sera tout un processus.  Macron doit demander conseil à Sarkozy de peur de mordre dans la poussière.

En simulant une imposition par un simulacre de désignation par consensus, la France est en train de faire perdre à la Francophonie sa valeur. Il faut se rivaliser avec des projets de société pour le développement de la langue française et non faire un choix pour relancer une relation perturbée.

Les chefs d’Etat africains doivent arrêter de jouer au ping-pong avec le sort de leurs populations et s’unir pour des causes liées au développement de l’Afrique. Il est aussi temps de chercher à valoriser les langues nationales pour affirmer l’identité de l’Afrique.