L’initiative Vanavia est un projet porteur et un modèle du genre. Sa promotrice, Oggla Vanabyl en explique le bien-fondé et les contours.

Oggla Vanabyl n’a rien à envier “aux hommes travaillant dans un bureau“. Tenancière d’un restaurant et établie en France depuis 30 ans, elle décide de “rentrer au pays cultiver la terre en bonne enfant de paysans”.

Ce projet taraudait dans mon esprit il y’a un bout de temps“, confie-t-elle. Le projet Vanavia qui au début ne fut restreint qu’au cercle familial, s’est élargi à d’autres communautés.  Sara, Massa, Kim, etc. en font désormais partie. Sur une cotisation individuelle à hauteur de 25.000 francs de sa quinzaine de membres, des pieds de sorgho, de maïs et de riz sont sortis de sol dans une plaine inondée de 10 hectares aux encablures de Nguéli. Les membres étant quasi toutes veuves, illettrées et sans aucune source de revenus, la promotrice du projet n’exige pas une cotisation immédiate, mais après récolte. La production actuelle est de 40 sacs. Elles vendent leur récolte mais en déduisent une part sur la somme totale, la valeur de 5 sacs pour régler la note de carburant des motos-pompes, tracteurs qu’elles louent.

Remarquant que dans cette localité enclavée, il n’y a pas d’établissement scolaire, le groupement féminin Vanavia envisage dans un futur proche de construire une école primaire de six classes aux enfants des riverains qui les ont chaleureusement accueillis ici. “J’ai démarré cette initiative pour épauler l’épouse de mon défunt frère dans l’éducation de mes neveux. Mais j’ai remarqué que beaucoup de mes sœurs aussi sont éprouvées dans des conditions pareilles voire pires. Alors j’ai décidé de de m’agrandir à toutes les communautés. Et même si je ne peux qu’en aider une seule, c’est déjà bien“, relativise la dame.

Une des membres, Mamie, fille-mère, reconnaît que cela lui a permis, littéralement, de “relever la tête…”. Elle nourrit, soigne et assure le minimum de bien-être de ses jumelles. Une autre veuve, abandonnée par ses enfants à la mort de leur père, est récupérée par Oggla et travaille à plein temps à la coopérative. Elle est rémunérée 50.000 francs CFA le mois. Elle loue et s’entretient avec cela. “Je dois tout à Dieu et à Oggla“, jure-t-elle larme à l’œil. Nombre d’entre elles y vont du même pas et sont plus que reconnaissantes.

BACTAR Frank I.