A N’Djamena, la surcharge sur une moto devient une pratique régulière. Mais cela n’émeut pas les autorités en charge de la réglementation routière.

Deux sacs de maïs posés sur sa moto. Moussa s’est fait une petite place sur le réservoir. Baignant dans sa sueur sous une chemise noire fortement délavée, l’homme à la trentaine quitte le marché de Dembé. Destination : le marché à mil où il doit livrer ces marchandises.

Sous une chaleur de plomb, l’ambiance est confuse entre les klaxons, déviations et l’ambiance morose de la ville. Moussa longe l’avenue Charles De Gaulle vers le marché à mil. Sur cette voie, les usagers lui font passage, et l’homme file comme une étoile filante malgré la taille des marchandises. « Attention ! Vous-allez me faire tomber » crie une femme en pleine circulation. 

À la destination, le brouhaha des commerçants ne l’empêche pas à décharger sa marchandise. Aussitôt, un client lui propose de transporter quatre sacs de farines, deux bidons et trois cartons des pâtes alimentaires pour lui.  Une fois le consensus dégagé sur le prix de transport, Moussa empoche quelques billets et esquisse un sourire. « Les temps sont durs, et il n’y a pas de clients.  Nous nous sommes obligés de ramasser un grand nombre d’objets sur la moto pour gagner notre pitance journalière », déclare-t-il.

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Comme lui, nombre de moto-taximen (clandoman, appelé local) sont habitués à la surcharge des marchandises sous prétexte d’encaisser assez de sous en un voyage. Pourtant selon la règle, une moto ne peut prendre qu’une charge n’excédant pas 80 Kg. En plus de cette surcharge, les moto-taximen transportent des sacs hors norme donnant ainsi à leur engin la taille d’un véhicule. Et cela n’est pas sans conséquences. Cette surcharge sur les motos est souvent à l’origine des cas d’accidents qu’enregistre quotidiennement la ville de N’Djamena. Aussi, les motos prennent un coup en s’amortissant très rapidement. De plus, les conducteurs également exposent leurs corps à d’énormes risques. « Il faut avoir la maîtrise du volant pour être à la hauteur » confie Hervé, un conducteur de mototaxi.

De la même manière que le transport en amazone est interdit, que les autorités se penchent aussi sur cet aspect et le prendre à bras le corps. Si les policiers se plaisent à contrôler les gros véhicules pour de question de surcharge, qu’ils prennent également ce plaisir d’en faire autant avec les motocyclistes. Car, transporter les objets selon le poids normal met en sécurité les conducteurs et les usagers des voies publiques.

Djimhodoum Serge, stagiaire