Ils devraient bénéficier d’une éducation de qualité comme les autres mais malheureusement ils sont dans les rues avec un avenir incertain. On les appelle communément “enfants des rues”. Insécurité, maladie et faim font partie de leur vécu quotidien.

REPORTAGE- A N’Djamena, le phénomène des « enfants de rue » est de plus en plus récurrent voire même inquiétant. On les voit déambuler partout dans les marchés, sur les grands artères, devant les grandes institutions etc. Ils mènent une vie pitoyable et à la merci des maladies et de l’insécurité.

« Temple », « carrefour », ce sont les noms que ces enfants donnent aux espaces qui leur servent d’abri.  « Ce coin est appelé temple parce que tout enfant abandonné, délaissé, chassé ou qui décide lui-même de quitter ses parents peut se sentir à l’aise et se divertir autant de fois qu’il en a besoin », explique l’un de ces enfants en situation difficile.

« Je suis ici parce que j’ai perdu mes parents et je suis le fils unique. J’étais accidenté ma jambe était cassée, j’ai par la suite reçu un don de deux millions. Hélas, les membres de ma famille ont disparu avec et je n’ai eu que 75 mille francs. C’est suite à cet acte que j’ai quitté la maison et me voilà aujourd’hui avec ma nouvelle famille », témoigne Boubakari Abdou, la vingtaine révolue.

Victimes des intempéries et de la faim

Ces enfants ne savent à quel saint se vouer, surtout en saison des pluies. « Quand il pleut nous n’avons pas un bon endroit pour nous mettre à l’abri, mais nous faisons de notre mieux pour nous cacher aux angles des murs des voisins ou de l’école normale supérieure  », raconte Handigué Armand, avec beaucoup de gestes et de tristesses dans le regard.

Mais la faim aussi ne leur fait pas cadeau. « Pour notre alimentation c’est vraiment difficile mais chacun de nous apporte sa contribution et cela nous permet de calmer la faim d’une journée et ainsi de suite nous vivons de nombreuses années dans ce temple », renchérit-il

Dans leurs calvaires, ils sont obligés de cohabiter avec les mouches et les moustiques. Ce qui peut être facteurs des maladies. Parmi eux, trois sont couchés malade depuis quelques jours. Pas de médicaments, ni couverture moins encore de la moustiquaire pour leur secourir.  

« Les moustiquaires, la nourriture et les médicaments sont des soucis majeurs pour notre épanouissement dans le temple », reconnaissent Togmasra Bagdad et Chance Jackson. Sans éducation ni formation, ces enfants de la rue mènent une vie sans lendemain, d’autant plus que leur santé est constamment menacée.

Noudjimadji Perline, stagiaire