Il est récurrent de voir un bailleur et son locataire se disputer dans la ville de N’Djaména, pour ne pas dire au Tchad. Des disputes qui ont souvent des sources multiformes et des conséquences fâcheuses.

Parmi les conflits que les commissariats enregistrent le plus, il y a le conflit bailleur-locataire. D’un côté il y a le bailleur qui harcèle son locataire, de l’autre côté il y a le locataire qui ne paie pas son loyer. Mais il y a aussi les locataires « sales » qui n’assurent pas la propreté des toilettes. Conséquence : des disputes intempestives qui se terminent parfois dans les commissariats.

S’agissant des locataires qui ne payent pas régulièrement leur loyer, la veuve et bailleresse Yankigam en a une amère expérience. Elle qui vit avec ses quatre enfants grâce aux frais des locations. Souvent elle est obligée de se plaindre pour entrer en possession de son dû. Bien que ce soit son droit, « on me dit que je dérange trop », témoigne-t-elle.

Si la veuve Yankigam est en conflit permanent avec ses locataires, parce que ces derniers n’honorent pas leur engagement, Youssouf, boutiquier de son état, vit une situation contraire. Il loue une pièce à 20 000 FCFA qui lui sert de boutique, mais son bailleur le dérange souvent avec des dettes qui dépassent 40 000 FCFA par mois. « Quand je lui demande mon argent il me dit que c’est sa maison, s’il ne paie pas je n’ai qu’à retirer ce qu’il me doit dans le loyer », explique le boutiquier.

Situation cocasse, certains locataires qui éprouvent des difficultés financières à payer leur loyer sont obligés de se rabaisser, en exécutant des tâches ménagères pour leurs bailleurs. C’est le cas de Fatimé Abakar qui vit avec ses six enfants dans une maison qui lui coûte 15 000 FCFA par mois. « Le jour où elle me demande un service et que je ne réalise pas, elle crée des situations pour me menacer de mettre mes affaires dans la rue…Cela fait cinq mois que je n’ai pas payer le loyer », raconte-t-elle avec les yeux larmoyants.

Ce conflit entre bailleur et locataire intervient parce que ces derniers ne prennent pas souvent le temps de tout mettre au clair dans un contrat de bail. Or, il serait prudent pour le bailleur de vérifier la capacité financière du futur locataire avant de lui donner une maison. La solution à ce problème, c’est « faire des contrats qui vont obliger les deux parties à s’exécuter et qui vont créer des droits en faveur des deux parties », conseille le juriste Hamadou Hissein.

Zara Sakawa, Stagiaire