Alors que des entreprises tchadiennes font dans la production locale des œufs, les consommateurs préfèrent se ravitaillent au Cameroun. Qu’est-ce que qui peut motiver cette préférence ?

« 2 000F le plateau. C’est cher pour un commerçant comme nous. Pourtant on a même des entreprises de production chez nous », se plaint Issakha  Abdallah, un vendeur des œufs au marché de Dembé.

Le circuit de distribution des œufs comprend des grossistes, les détaillants et les vendeurs ambulants.

Au marché de Dembé dit marché cinquantenaire situé dans le 6ème  arrondissement de la ville de N’Djamena, nombre de ces vendeurs préfèrent se ravitaillent les œufs au Cameroun. Leur raison est simple : la cherté. « Les œufs du Tchad sont chers. Pourtant ceux du Cameroun on ne le prend qu’à 1500f le plateau. Et nos clients le préfèrent encore plus », argumente un vendeur grossiste. Pourtant l’importation des œufs est interdite par les textes de la République. Mais par négligence ou par manque de vigilance, les N’Djamenois continuent de jour en à importer de manière illégale les œufs venant du Cameroun.

Pour un pays où la production et la distribution sont assez suffisantes, la question d’importation des œufs ne devrait pas avoir lieu.  « Nous avons des œufs de consommation uniquement avec des pondeuses, et mieux traités que nos voisins », explique Boukar Maahamat, docteur vétérinaire de l’entreprise Tchirei Sarl.  « Imaginez, plus de 92 000 pondeuses produisent par jour. Et ça, rien que pour notre entreprise », ajoute-t-il.

Pour ce qui est de la cherté évoquée par les vendeurs grossistes, les producteurs locaux expliquent cela par les taxes qu’ils payent pour faire entrer les pondeuses au Tchad. La majorité de ces poules proviennent de la Pologne ou de la Belgique.

Comme ce responsable de Tchirei, les entrepreneurs tchadiens souhaitent que toute la population consomme du local. « Pas la peine d’aller chercher chez les voisins ce qu’on a déjà et en plus de meilleure qualité », conclut Boukar.