A l’approche du ramadan, les vendeuses des produits “non essentiels” se plaignent. Pas de rentabilité et des responsabilités sont sur leurs épaules.

Les femmes vendeuses des produits non alimentaires sont dans différents secteurs commerciaux. Au marché à mil, elles sont alignées tout au fond et au plein cœur du marché. Une mine attristée se lit sur leurs visages. Ces dames vendeuses des tasses et savons exercent leurs activités avec la peur au ventre. Le gouvernement a, en effet, interdit en ce moment le commerce des produits non nécessaires.

« On n’arrive même plus à avoir un bénéfice de 25 francs. » nous informe une dame nommée Fandoré. « Dans un carton de savon, je devrais avoir que 400f de bénéfice. Mais depuis hier, je n’ai pu vendre que la moitié. Et si par malheur la mairie met la main sur mes marchandises, on va négocier avec un 500f. Et nous voilà encore dans une double perte » explique t-elle. 

Pourtant, cette activité est la seule source de revenus de Fandoré et de beaucoup d’autres femmes. C’est ce qui leur permet de subvenir à leurs besoins et ceux de leurs familles. Mais compte tenu de la crise sanitaire actuelle due au covid-19, elles sont obligées de se cacher pour marchander.

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La question dont bon nombre d’entre elles se posent est de savoir comment se passera leur mois du ramadan. Un cas particulier pour la majorité. Et pire, il est compliqué pour ces femmes de jeûner dans des bonnes conditions, au vu de la précarité de leur situation. Des sujets qui perturbent leur tranquillité.

Au marché de Dembé, l’endroit communément appelé Souk haraï (marché de fortune pour les articles de seconde main) est presque désert. Et pourtant, les commerçantes sont là, cachées dans les alentours ou adossées aux murs un peu plus loin. Seules les connaisseurs peuvent s’approcher d’elles.

Le cas de cette catégorie des commerçantes est particulier. « On se prend en charge qu’avec nos revenus. Mais actuellement, la vie nous joue les mauvaises cartes. Le ramadan est déjà arrivé, mais nous n’avons toujours rien acheté, vous voyez ? » se plaint une vendeuse de rideaux. Sa condition n’est pas unique. Presque toutes celles de sa bande se plaint pareillement.