Au marché à mil de N’Djamena, les petits voleurs ou les pickpockets  deviennent de plus en plus nombreux. Chaque jour, ils font couler de larmes à des hommes et des femmes venus faire les achats.  Enquête sur une bande qui opère au su et vu de tous.

Ils sont jeunes. Certains, sont encore très jeunes. Ils se promènent toujours en groupe. La gare du marché à mil « Tacha » est le point d’arrivée et de départ du marché. C’est ici, le point de rencontre et en même temps le centre d’opération. Ces  voleurs ne sont visibles que dans l’après-midi, moment d’affluence au marché.

Comme le groupe de ces quatre jeunes faisant leur entrée sous notre regard au marché. « Les voilà, ils arrivent », signale un riverain. Une petite discussion a suffi pour qu’ils se dispersent dans le marché et surtout dans la gare. Leur tenue vestimentaire ne laisse apparaître aucun soupçon.

Modes opératoires simples

Le mode d’opération consiste à  faufiler entre les passagers de la gare venant faire le marché en tenant en main quelques paniers donnant l’impression d’un vendeur ambulant, manière de tromper la vigilance des gens. « Ils se déguisent à des mendiants et se proposent d’aider les femmes ayant des sacs ou des paniers  qui pèsent puis ils disparaissent avec», témoigne un commerçant. Avec ces paniers, ils se servent de fois pour bloquer la vue de leur bourreau puis enlever habilement tout ce qui se trouve dans la poche ou arracher.

Aussitôt arrivé, ce groupe de pickpockets a réussi à soutirer 1 500F de la poche d’un passager. Personne n’a le droit de les dénoncer  au risque de se faire tabasser. Pire, ces bandits agissent sous le regard impuissant et même complice de la police. « On les arrête pour les emmener au commissariat mais quelques jours après, ils sont toujours là en train de voler »,  confie un responsable de la gare. « Nous sommes dépassés », ajoute-t-il.  

A l’approche du mois de ramadan, le phénomène s’amplifie. En cette période, les femmes surtout, venant faire les achats pour les préparatifs du mois de jeun se font voler facilement leurs portefeuilles contenant parfois des milliers de francs CFA. 

Le même phénomène est constaté un peu partout dans les marchés de la capitale. La mairie et les forces de l’ordre doivent prendre des mesures adéquates pour soulager une population qui, déjà, se bat pour survivre. En attendant, vigilance est mère de sureté.